(Kyiv) « Seuls quelques civils » vivent toujours dans la ville de Bakhmout, point chaud des combats dans l’est de l’Ukraine, a affirmé mercredi le président Volodymyr Zelensky.

« L’an dernier, 70 000 personnes y vivaient. Maintenant, seuls quelques civils sont restés », a déploré M. Zelensky sur Facebook, sans pour autant préciser combien de civils sont encore dans cette cité.

Les forces russes et les paramilitaires du groupe Wagner tentent, jusqu’ici sans succès, de conquérir depuis l’été Bakhmout au prix de lourdes pertes des deux côtés et de destructions considérables.

« Il n’y a pas d’endroit (dans la ville) qui ne soit pas couvert de sang. Il n’y a pas une heure sans que retentisse le terrible rugissement de l’artillerie », a regretté mercredi M. Zelensky, accompagnant son message de plusieurs clichés montrant l’ampleur des dégâts dans la ville.

Les journalistes de l’AFP, qui se sont rendus à Bakhmout à plusieurs reprises ces dernières semaines, ont constaté ces conditions de vie très difficiles, la ville n’ayant en plus accès ni à l’eau ni à l’électricité.

Volodymyr Zelensky s’était rendu sur place le 20 décembre à la veille d’une visite remarquée à Washington aux États-Unis, où il avait ramené un drapeau ukrainien que des soldats lui avaient donné sur le front.

« Patience » et « entêtement »

Le chef de la diplomatie russe s’est dit « convaincu » que la Russie atteindrait ses objectifs en Ukraine à force de « patience » et « d’entêtement », notamment la reconnaissance de quatre régions ukrainiennes dont Moscou revendique l’annexion.

« Je suis convaincu que grâce à notre entêtement, notre patience et notre détermination, nous défendrons nos nobles objectifs, ceux vitaux pour notre peuple et notre pays », a déclaré Sergueï Lavrov, lors d’une interview diffusée mercredi sur la chaîne de télévision russe Pervy Kanal.

« Cela en restant toujours ouvert à un dialogue équitable et à des accords pour assurer une sécurité égale et indivisible en Europe », a-t-il poursuivi.

Comme le Kremlin auparavant, il a toutefois rappelé que la reprise d’un dialogue avec Kyiv passait obligatoirement par une reconnaissance, par l’Ukraine, de l’annexion par la Russie de quatre régions ukrainiennes (Donetsk, Louhansk, Zaporijjia, Kherson).

« Une part inaliénable de ces conditions (pour trouver une issue diplomatique, NDLR), c’est que les quatre régions appartiennent à la Fédération de Russie », a affirmé M. Lavrov, précisant que Moscou devait « bien sûr » conquérir l’ensemble de ces quatre territoires qui ne sont actuellement pas contrôlés entièrement par l’armée russe.

Ces régions « doivent être libérées de la menace de la nazification qu’elles ont endurée pendant de longues années », a abondé Sergueï Lavrov, reprenant les justifications du Kremlin qui assure que les populations russophones d’Ukraine doivent être protégées face à de supposés « nazis » au pouvoir à Kyiv.

Cet automne, l’armée ukrainienne, aidée par des livraisons d’armes occidentales, a mené d’importantes contre-offensives qui lui ont permis notamment de reprendre Kherson, capitale de la région ukrainienne éponyme, un revers majeur pour Moscou.

« On ne se presse pas, comme l’a dit le président russe Vladimir Poutine. On veut finir aussi vite que possible cette guerre que l’Occident a préparée et déclenchée contre nous via l’Ukraine », a ajouté M. Lavrov à la télévision russe.