(Belfast) Les députés nord-irlandais ne sont pas parvenus, une nouvelle fois, à élire un nouveau président au Parlement local, les unionistes du DUP poursuivant leur boycottage en raison de leur opposition aux dispositions commerciales post-Brexit concernant la province.

Après deux heures de séance, les élus locaux ont quitté l’Assemblée sur un constat d’échec, pour la cinquième fois depuis les élections du mois de mai, qui ont vu la victoire historique des républicains du Sinn Fein, qui militent pour une réunification de l’île.

La cheffe du Sinn Fein nord-irlandais Michelle O’Neill a exhorté le Parti unioniste démocrate (DUP) à reconsidérer sa position et à « reconnaître les circonstances difficiles et qui se détériorent » pour les électeurs.

La crise remonte au mois de février dernier, lorsque le DUP a fait s’effondrer l’exécutif local en annonçant le départ du premier ministre Paul Givan, pour protester contre les contrôles post-Brexit imposés sur les marchandises en provenance de Grande-Bretagne, dans lesquels ils voient une menace sur la place de la province au sein du Royaume-Uni.

Depuis, le Sinn Fein est devenu le premier parti en Irlande du Nord lors des élections, un tournant historique qui, sans le blocage actuel, verrait Mme O’Neill être première ministre.

Les élus ont été rappelés pour débattre de la crise du coût de la vie, que le DUP est accusé d’accentuer en raison de son boycottage. Le versement d’aides à destination des ménages face à l’augmentation du prix de l’énergie a en effet été retardé en Irlande du Nord, alors qu’elles ont été distribuées partout ailleurs au Royaume-Uni.

L’accord du Vendredi saint, qui a mis fin en 1998 à trois décennies de conflit sanglantes, prévoit un partage du pouvoir entre les plus grands partis unionistes et nationalistes.

Le DUP a constamment bloqué la formation d’un nouvel exécutif malgré l’expiration d’une échéance qui devrait entraîner l’organisation de nouvelles élections.

Le parti exige l’abandon des contrôles post-Brexit prévus pour les marchandises en provenance de Grande-Bretagne par le protocole nord-irlandais, au cœur de longues négociations toujours en cours entre Londres et Bruxelles.

Un député du DUP, Gordon Lyons, a qualifié de « farce » la convocation de l’Assemblée mercredi, insistant sur le fait que seul le fait de restaurer la primauté du marché intérieur britannique permettrait de mettre fin au boycottage de la part du Parti unioniste.