(Toulouse) L’homme soupçonné d’avoir placé vendredi matin un engin explosif artisanal dans la cathédrale Saint-Étienne de Toulouse a été interpellé en début d’après-midi par la police, a-t-on appris auprès du procureur.

« La personne suspectée d’avoir déposé le colis a été interpellée et placée en garde à vue, il va être entendu », a dit à l’AFP le procureur de la République de Toulouse Samuel Vuelta Simon.

Il était connu des services de police pour conduite en état d’ivresse, outrage à agent, stupéfiants et avait été « mis en cause dans d’autres affaires et par deux fois déclaré pénalement irresponsable », a-t-il ajouté.

À ce stade, la piste terroriste n’est pas privilégiée, selon une source proche de l’enquête.

PHOTO MATTHIEU RONDEL, AGENCE FRANCE-PRESSE

Vers 8 h 30, la cathédrale Saint-Étienne de Toulouse a été évacuée en pleine messe.  

Quelques instants plus tôt, un homme coiffé d’une casquette, pris pour un livreur par le sacristain, a traversé la nef pour déposer au pied de l’autel un paquet.

Alors qu’il s’enfuyait en courant, il a bousculé le sacristain qui tentait de le retenir.

Le suspect a été recherché pendant plusieurs heures avant d’être localisé à Balma, une banlieue résidentielle de Toulouse.

Après l’incident, le sacristain a demandé aux fidèles d’évacuer la cathédrale, qui jouxte la préfecture, et a alerté la police.

Les abords de la cathédrale ont été bouclés le temps que les démineurs neutralisent le dispositif explosif qui ne contenait pas de détonateur.

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Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui avait signalé vers 9 h 30 sur Twitter une « opération de police dans le centre-ville de Toulouse » en demandant d’éviter le secteur, a ajouté moins de 45 minutes plus tard que l’opération était « terminée. Aucune victime ».

Le colis s’apparentait « à un engin explosif improvisé, a priori sans dispositif de mise à feu », a-t-il précisé lors d’une déclaration à la chaîne Cnews.

« Des produits artisanaux mélangés étaient contenus dans une caisse en bois. [Le suspect] va être interrogé par la PJ, qui va essayer de comprendre ses motivations », a précisé le procureur de Toulouse.

Le suspect a déposé « un paquet blanc qui faisait entre 20 et 25 cm de large », selon la description de l’abbé Jean-Jacques Rouchi, qui célébrait la messe devant environ 40 personnes.

« Je condamne fermement cet acte et regrette que dans notre pays, un lieu de prière ainsi que ses fidèles soient visés par un engin explosif », a réagi l’archevêque de Toulouse Guy de Kerimel dans un communiqué, appelant les catholiques « à célébrer la Semaine sainte avec confiance ».