Les forces russes ont poursuivi leurs attaques mercredi à travers l’Ukraine, mais ont annoncé un cessez-le-feu à Marioupol pour permettre d’évacuer des civils dans la ville assiégée. Retour sur les évènements de la dernière journée.

Cessez-le-feu à Marioupol

À Marioupol, ville portuaire stratégique du sud-est de l’Ukraine, plus de 160 000 civils demeurent bloqués sous les bombes. Le ministère russe de la Défense a annoncé mercredi soir un cessez-le-feu local, à partir de 10 h ce jeudi, afin de permettre leur évacuation. L’objectif : ouvrir un couloir humanitaire vers la ville ukrainienne de Zaporijjia en passant par le port de Berdiansk, sous contrôle russe. Plus tôt dans la journée, les forces russes auraient « délibérément bombardé un bâtiment du Comité international de la Croix-Rouge », selon une responsable ukrainienne.

Bombardements

Dans le nord de l’Ukraine, la ville de Tchernihiv a été bombardée « toute la nuit », a annoncé mercredi le gouverneur de la région du même nom. À Irpin, en banlieue de la capitale, au moins 200 personnes sont mortes depuis le début du conflit, mais la ville est désormais « à 100 % contrôlée par l’armée ukrainienne », selon le maire. Dans l’est du pays, les autorités ont accusé les forces russes d’avoir tiré mercredi des obus au phosphore sur la petite ville de Marïnka. Par ailleurs, les troupes russes ont commencé à se retirer du site nucléaire de Tchernobyl, dont elles avaient pris le contrôle dès le premier jour de l’invasion de l’Ukraine le 24 février, a indiqué mercredi un haut responsable du Pentagone.

PHOTO DANIEL MIHAILESCU, AGENCE FRANCE-PRESSE

Une mère de famille ukrainienne avec son bébé et son chien en attente d’un autobus pour la Moldavie

Plus de 4 millions de réfugiés

En cinq semaines, plus de 4 millions d’Ukrainiens ont fui leur pays, un flot de réfugiés inédit depuis la Seconde Guerre mondiale, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Plus de 10 millions de personnes, soit plus du quart de la population, ont dû quitter leur foyer vers un autre pays ou trouver refuge ailleurs en Ukraine.

Rien de « prometteur » dans les pourparlers

À propos des pourparlers entre la Russie et l’Ukraine, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a dit ne pas pouvoir « faire état de quoi que ce soit de très prometteur ou d’une percée quelconque ». « Pour l’heure, nous ne pouvons pas parler de progrès et nous n’allons pas le faire », a-t-il insisté mercredi, précisant qu’il n’y avait « pas d’avancées » non plus concernant l’organisation d’une éventuelle rencontre entre le président russe et son homologue ukrainien.

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Ramzan Kadyrov, président de Tchétchénie

Aucune concession

Le président de la République russe de Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, a déclaré mercredi que Moscou ne ferait aucune concession dans sa guerre en Ukraine, suggérant que le négociateur du Kremlin avait tort, a rapporté l’agence de presse Reuters. Il s’est exprimé après que Vladimir Medinski, négociateur en chef de la Russie, a déclaré mardi que Moscou prenait des mesures pour désamorcer le conflit.

Les États-Unis augmentent leur aide

La Maison-Blanche a promis une aide directe supplémentaire de 500 millions de dollars à l’Ukraine, qui s’ajouteront aux 2 milliards de dollars d’aide humanitaire et sécuritaire donnés dans le dernier mois. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a fait pression sur l’administration Biden et d’autres alliés occidentaux pour qu’ils fournissent des jets militaires à l’Ukraine. Jusqu’à présent, les États-Unis et d’autres pays de l’OTAN ne l’ont pas fait, craignant que la Russie n’étende la guerre au-delà des frontières de l’Ukraine.

Amitié réaffirmée

La Russie et la Chine ont réaffirmé mercredi leur amitié « sans limite » face aux États-Unis. Devant l’Occident qui a pris des sanctions sans précédent contre elle, la Russie ne peut compter que sur la puissance chinoise pour échapper à un isolement économique total. Les puissances occidentales ont toutefois mis en garde Pékin contre tout soutien au régime de Vladimir Poutine qui permettrait à Moscou d’atténuer l’effet des sanctions. Depuis le 24 février, Pékin a refusé de condamner l’invasion de l’Ukraine.

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Vladimir Poutine, président de la Russie

La peur de la vérité

Vladimir Poutine est mal informé du déroulement de la guerre en Ukraine, parce que ses conseillers ont peur de lui révéler les pertes militaires et économiques subies par la Russie, a affirmé mercredi un haut responsable américain. Les conclusions des services de renseignements indiquent que M. Poutine est au courant de la situation d’après les informations qui lui parviennent et qu’il existe maintenant une tension persistante entre lui et les hauts responsables militaires russes.

Un plan d’urgence en cas de coupure russe

L’Allemagne et l’Autriche se préparent au risque d’un arrêt des livraisons de gaz russe qui entraînerait d’éventuelles pénuries, et ont activé mercredi un dispositif d’alerte pour gérer au plus près leur approvisionnement. Il s’agit pour l’Autriche de « garantir une réaction rapide » en cas d’arrêt des livraisons. En Allemagne, une « cellule de crise » est désormais en place.

Les séparatistes d’Ossétie du Sud envisagent de rejoindre la Russie

Le chef de l’Ossétie du Sud, territoire prorusse du Caucase ayant fait sécession de la Géorgie, a envisagé mercredi d’organiser une consultation populaire pour que ce territoire soit rattaché à la Russie. « Il faut, bien sûr, que nous demandions son avis au peuple », a déclaré Anatoli Bibilov, en direct sur une chaîne de télévision russe. L’indépendance de l’Ossétie du Sud avait été reconnue en août 2008 par la Russie.

Avec l’Agence France-Presse et l’Associated Press