(Genève) Un peu plus de 40 000 réfugiés ont fui l’Ukraine ces dernières 24 heures, portant le total de personnes qui essayent d’échapper aux combats déclenchés par l’armée russe le 24 février, à près de 3,9 millions, selon le décompte de l’ONU publié lundi.

Depuis le 22 mars, le flux de réfugiés s’est nettement ralenti même si on se rapproche du nombre de quatre millions qu’avait projeté le HCR au début du conflit.

Au total, plus de dix millions de personnes, soit plus d’un quart de la population, ont dû quitter leur foyer soit en traversant la frontière pour trouver refuge dans les pays limitrophes soit en trouvant refuge ailleurs en Ukraine.  

L’ONU estime à presque 6,5 millions le nombre de déplacés à l’intérieur du pays.

3 862 797 réfugiés

Le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) recensait exactement 3 862 797 réfugiés ukrainiens sur son site internet dédié, lundi vers 6 h HAE. Ce sont 41 748 de plus que lors du précédent pointage dimanche.

Depuis le 22 mars, le nombre de personnes cherchant ainsi à fuir les combats et les conditions de vie de plus en plus difficiles en Ukraine est passé nettement en dessous de 100 000 personnes par jour et même en dessous de 50 000 ces derniers jours.

L’Europe n’a pas connu de tels flots de réfugiés depuis la Seconde Guerre mondiale.

Quelque 90 % de ceux qui ont fui l’Ukraine sont des femmes et des enfants. Selon l’UNICEF, plus de 1,5 million d’enfants se trouvent parmi les personnes ayant fui.

Avant ce conflit, l’Ukraine était peuplée de plus de 37 millions de personnes dans les territoires contrôlés par Kyiv - qui n’incluent donc pas la Crimée (sud) annexée en 2014 par la Russie ni les zones de l’Est sous contrôle des séparatistes prorusses depuis la même année.

Pologne

PHOTO EVELYN HOCKSTEIN, REUTERS

Le président américain Joe Biden a visité un centre pour réfugiés ukrainiens installé au stade PGE National Stadium, à Varsovie, en Pologne, le 26mars.

La Pologne accueille à elle seule plus de la moitié de tous les réfugiés qui ont fui depuis le début de l’invasion russe - environ six réfugiés sur dix.

Depuis le 24 février, 2 293 833 personnes fuyant le conflit en Ukraine sont entrées en Pologne, selon le décompte du HCR arrêté au 27 mars.

Avant cette crise, la Pologne abritait déjà environ 1,5 million d’Ukrainiens venus, pour la plupart, travailler dans ce pays membre de l’Union européenne.

Roumanie-

Selon l’agence de l’ONU pour les réfugiés, 595 868 personnes se sont rendues en Roumanie au 27 mars. De nombreux réfugiés décident de poursuivre leur route une fois en sécurité.

Moldavie

Après leur arrivée en Moldavie, petit pays de 2,6 millions d’habitants et l’un des plus pauvres d’Europe, une partie des réfugiés poursuivent leur route jusqu’en Roumanie ou en Hongrie, souvent pour retrouver de la famille.

Selon le HCR,  383 627 personnes étaient entrées en Moldavie au 27 mars.

Hongrie

La Hongrie a accueilli au 27 mars 354.041 Ukrainiens, selon des chiffres du HCR.

Le pays compte cinq postes-frontière avec l’Ukraine.  

Slovaquie

Selon les autorités slovaques, 3427 Ukrainiens sont entrés dans le pays dimanche. Au total, 282 886 personnes sont arrivées d’Ukraine depuis le début de la guerre.

Selon le HCR, au 26 mars, 272 012 Ukrainiens étaient arrivés en Slovaquie.

Russie

Le nombre de personnes s’étant réfugiées en Russie s’élève à près de 271 254 à la date du 22 mars, dernier chiffre disponible.

Le HCR note aussi que, entre le 21 et le 23 février, 113 000 personnes sont passées des territoires séparatistes prorusses de Donetsk et de Louhansk en Russie.

Biélorussie

À la date du 27 mars, la Biélorussie avait accueilli 9075 personnes.

Méthode

Le HCR a supprimé la rubrique concernant les autres pays européens et précise que pour les pays frontaliers de l’Ukraine qui font partie de l’espace Schengen (Hongrie, Pologne, Slovaquie), les chiffres présentés par le Haut Commissariat sont ceux qui ont traversé la frontière et sont entrés dans le pays. Le HCR estime « qu’un grand nombre de personnes ont poursuivi leur chemin vers d’autres pays ».

De plus, l’organisation indique ne pas compter les gens originaires de pays limitrophes qui quittent l’Ukraine pour rentrer chez eux.