(Velyka Dymerka) Des chars d'assaut russes sont arrivés jeudi à la lisière nord-est de la capitale ukrainienne Kyiv, qu’ils menacent d’encercler après être déjà parvenus dans ses faubourgs au nord et à l’ouest.

Une équipe de l’AFP a vu des colonnes de fumée s’échapper du village de Skybyn, à quelques centaines de mètres du dernier barrage des forces ukrainiennes avant l’entrée de Kyiv au nord-est.

Des soldats ukrainiens ont raconté à l’AFP avoir intensément combattu dans la nuit pour y garder le contrôle de la dernière portion d’autoroute avant la capitale, sa principale entrée au nord-est.

« Des opérations militaires sont en cours à Skybyn », a indiqué à l’AFP un soldat prénommé Sergiy, affirmant qu’une colonne de chars russes avait été partiellement détruite.

Jeudi en fin de matinée, une pluie de missiles russes Grad s’est abattue sur le village désert de Velyka Dymerka, à environ cinq kilomètres des limites de Kyiv, dont certains ont atterri à une vingtaine de mètres d’une équipe de l’AFP.

Les missiles ont frappé plusieurs maisons du village, dont les troupes russes se rapprochaient ces derniers jours et où les forces ukrainiennes n’avaient plus qu’une présence minimale.

« Les Russes sont entrés ce matin dans le village », a indiqué un habitant de 38 ans, Vasyl Popov. « C’est terrifiant, mais que voulez-vous qu’on y fasse, on habite ici et on n’a nulle part où fuir ou se réfugier ».

Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine le 24 février, les forces russes ont avancé sur plusieurs fronts autour de Kyiv, laissant craindre aux Ukrainiens un encerclement plus ou moins rapide de leur capitale.

Dès les premiers jours, elles sont parvenues à sa lisière nord-est, notamment près des villes d’Irpin et Boutcha, bombardées intensément depuis plus d’une semaine et d’où les habitants ont fui en masse.

Au nord-est de Kyiv, plus rural et dégagé, les blindés russes avaient avancé en moins d’une semaine de plus de 80 km pour atteindre ces derniers jours les villages bordant Kyiv, comme Velyka Dymerka.

Autour de l’agglomération de Kyiv, qui comptait avant la guerre près de 3,5 millions d’habitants, les autorités ukrainiennes ne disposent plus aujourd’hui que des routes allant vers le sud pour évacuer les civils et ravitailler la ville.