(Paris) Situation sur le terrain, réactions internationales, sanctions : le point sur l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Négociations russo-ukrainiennes

Des délégations russe et ukrainienne se sont rencontrées en Biélorussie, pour la première fois depuis le début de l’invasion, avant de rentrer pour « consultations » dans leur capitale respective. Elles ont convenu d’un « deuxième round » de pourparlers.

Le président russe Vladimir Poutine a rappelé ses exigences lors d’un échange avec son homologue français Emmanuel Macron, président en exercice de l’Union européenne : reconnaissance de la Crimée en tant que territoire russe, démilitarisation et « dénazification » de l’Ukraine.

Intégrer l’UE « sans délai »

Le président ukrainien a exhorté l’Union européenne à intégrer « sans délai » son pays « via une nouvelle procédure spéciale ».  

Assauts repoussés sur Kiev

Sur le terrain, l’armée ukrainienne a affirmé avoir repoussé plusieurs tentatives des forces russes de prendre d’assaut les abords de Kiev.  

De son côté, l’armée russe a accusé le pouvoir ukrainien d’utiliser les civils comme « boucliers humains ».

Bombardements meurtriers à Kharkiv

Au moins 11 personnes ont été tuées dans des bombardements russes sur des quartiers résidentiels de Kharkiv, deuxième ville du pays située à la frontière avec la Russie, a annoncé le gouverneur régional lundi après-midi, disant craindre des « dizaines de morts ».

Dans la matinée, l’armée russe a revendiqué la « suprématie aérienne » sur toute l’Ukraine.

L’ambassade de France déplacée

La France a annoncé le transfert de son ambassade en Ukraine de Kiev à Lviv, dans l’ouest du pays, du fait des « risques et des menaces » qui pèsent sur la capitale ukrainienne. Les États-Unis, le Canada et Israël avaient déjà opéré ce transfert.

Menace nucléaire pour « impressionner »

Le ministre de la Défense britannique, Ben Wallace, a estimé que la menace nucléaire brandie dimanche par Vladimir Poutine avait pour but d’« impressionner » mais ne constituait pas un « changement significatif » de la stratégie russe en matière de dissuasion.

« Rien à gagner » d’une nouvelle Guerre froide

Le monde n’a « rien à gagner » d’une nouvelle Guerre froide, a soutenu la Chine lors d’une session extraordinaire d’urgence de l’Assemblée générale des Nations unies consacrée à l’invasion russe en Ukraine. Le pays, qui se refuse à condamner la Russie pour cet acte, a appelé lundi à la désescalade.

Sanction américaine contre la banque centrale russe

Washington a interdit avec effet immédiat toute transaction avec la banque centrale russe, a annoncé le département du Trésor avant l’ouverture des marchés américains.

Dans les faits, cette décision, en lien avec des sanctions similaires prises par de nombreux alliés des États-Unis, va limiter très fortement la capacité de Moscou à utiliser ses abondantes réserves de devises pour acheter du rouble.  

Face aux sanctions, la devise russe a battu lundi des records historiques de faiblesse vis-à-vis du dollar et de l’euro.

Critiques d’oligarques russes

Le fondateur du géant de l’aluminium Rusal Oleg Deripaska a réclamé la fin du « capitalisme d’État » en Russie, disant attendre « des clarifications » du gouvernement sur sa politique économique face à la crise provoquée par les sanctions occidentales.

Un autre oligarque, Oleg Tinkov, fondateur de la banque Tinkoff, a jugé « impensable et inacceptable » que « des innocents meurent chaque jour » en Ukraine.  

Dimanche, c’est le milliardaire russe Mikhaïl Fridman qui a dénoncé la guerre en Ukraine dans une lettre aux employés de son fonds LetterOne.

L’un des hommes les plus riches de Russie, l’oligarque Roman Abramovitch, a lui « été contacté par l’Ukraine pour aider à trouver une solution et s’évertue à aider depuis », a indiqué à l’AFP sa porte-parole.

Moscou interdit les compagnies aériennes de 36 pays

La Russie a annoncé restreindre les vols de compagnies aériennes de 36 pays en réponse à la fermeture de l’espace aérien de nombreux États aux avions russes.

Civils tués

Le bilan du conflit jusqu’ici reste incertain. L’Ukraine a fait état de 352 civils tués et 2040 blessés depuis jeudi. Elle a aussi affirmé que plusieurs milliers de soldats russes ont péri, tandis que la Russie n’a fourni aucun chiffre.

L’ONU a indiqué lundi avoir enregistré 102 civils tués, dont 7 enfants, et 304 blessés, mais a averti que les chiffres réels « sont considérablement » plus élevés.

Plus de 500 000 réfugiés

Plus de 500 000 personnes ont quitté l’Ukraine pour se réfugier dans plusieurs pays limitrophes depuis le déclenchement de l’offensive russe jeudi, selon le Haut Commissariat de l’ONU aux réfugiés.

L’UE a dit s’attendre à plus de sept millions de personnes déplacées.

Exclusion du Mondial de soccer

Russie a été exclue du Mondial 2022 de soccer par la FIFA.  

Le Comité international olympique (CIO) a lui recommandé de bannir Russes et Biélorusses des compétitions sportives.