(Athènes) Au moins 12 personnes étaient portées disparues vendredi soir après l’incendie d’un ferry italien en mer Ionienne, où une course contre la montre est engagée pour venir à bout du sinistre et secourir les passagers manquants avant la nuit, selon les autorités grecques.

Les plongeurs ont élargi leur zone de recherches en mer autour du bâtiment en flammes, pour retrouver d’éventuels disparus au large de l’île grecque de Corfou, ont précisé les garde-côtes grecs.

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Le traversier italien Euroferry Olympia, en flammes, au large de l'île grecque de Corfou, dans la mer Adriatique.

Le feu s’est déclaré peu après 4 h heure locale (2 h GMT) au moment où l’« Euroferry Olympia » de la compagnie italienne Grimaldi se trouvait au large de l’îlot de l’Erikoussa, entre la Grèce et l’Albanie.  

Sur un total de 290 personnes enregistrées à bord, dont 51 membres d’équipage italiens et grecs, 278 ont été secourues et acheminées jusqu’au port de Corfou, selon le bilan des garde-côtes grecs intervenus aux côtés d’un patrouilleur italien.

Dix d’entre elles on été hospitalisées avec des troubles respiratoires et des blessures mineures, selon la télévision publique grecque ERT.

Mais plusieurs manquent toujours à l’appel.

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Une course contre la montre est engagée pour venir à bout du sinistre et secourir les passagers manquants avant la nuit.

« L’opération se poursuit pour localiser douze passagers disparus », précise vendredi soir un communiqué des garde-côtes. Neuf sont ressortissants bulgares, a confirmé le ministère bulgare des Affaires étrangères.  

Une équipe de sauveteurs spécialisés grecs a pu monter à bord du navire en feu où, selon la compagnie Grimaldi, cinq disparus ont « été localisés ».  

Deux chauffeurs-routiers-un Turc et un Bulgare-ont pu être évacués par hélicoptère de la cale pour véhicules où ils étaient restés piégés et ont été transportés à l’hôpital, a rapporté ERT.

Craintes de passagers clandestins

Parmi les rescapés figure un migrant clandestin, dont la présence fait craindre celle d’éventuels autres passagers non comptabilisés sur le navire en feu. Des migrants embarquent souvent clandestinement à bord des ferries reliant la Grèce à l’Italie.

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Des gardes-côtes albanais se sont joints aux efforts pour éteindre l'incendie à bord du traversier italien Euroferry Olympia au large de l'île grecque de Corfou, dans la mer Adriatique.

Le navire effectuait une liaison nocturne régulière entre le port grec d’Igoumenitsa et celui italien de Brindisi.

Sur la liste des personnes à bord, il y a notamment 127 Bulgares, 64 Italiens, 24 Turcs et 21 Grecs, selon autorités et médias des pays concernés.

Les rescapés ont été transportés dans des hôtels de Corfou tandis que la compagnie Grimaldi devrait dépêcher un ferry pour permettre à ceux qui le souhaitent de rejoindre l’Italie, d’après ERT.

« Le navire brûle de bout en bout », a déclaré un sauveteur grec, Yiorgos Glikofridis. « Il y a énormément de fumée et la visibilité est faible », a-t-il dit sur ERT.

Les secours grecs estiment qu’il faudra plusieurs heures pour maîtriser le sinistre.

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Des passagers de l’Euroferry Olympia arrivant au port de Corfou.

L’incendie pourrait être parti d’un camion garé dans les cales réservées aux véhicules, a indiqué le commandant du ferry à l’équipage des sauveteurs italiens, selon l’agence de presse Ansa.

153 véhicules commerciaux et 32 voitures ont embarqué sur le ferry, selon la compagnie.

« Il n’y a pas eu de déversement de combustible en mer et la stabilité du navire ne semblerait pas compromise », a ajouté Grimaldi, dans un communiqué.  

« Panique » à bord

« Les flammes étaient gigantesques, c’était la panique à bord », ont témoigné des passagers auprès des sauveteurs italiens.  

« Le commandant du navire, quand il a découvert l’incendie, a fait le tour des cabines et rassemblé les passagers sur un seul pont, ensuite il a ordonné l’abandon du navire. L’évacuation n’a pas été une promenade de santé », a raconté à Ansa le commandant du patrouilleur des secours italiens, Felice Lodovico Simone Cicchetti.

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Une équipe de sauveteurs spécialisés grecs a pu monter à bord du navire en feu où, selon la compagnie Grimaldi, cinq disparus ont « été localisés ».  

Le feu s’est déclaré deux heures après le départ du ferry, construit en 1995, qui avait appareillé vers 2 h du matin (23 h GMT).

« On était en train de dormir quand on nous a alertés qu’il y avait le feu », a déclaré un passager. « On s’est habillés en une seconde et nous sommes montés sur le pont où on nous a donné des gilets de sauvetage », a poursuivi ce chauffeur de camion joint par ERT.

« En à peine 15 minutes, le feu a atteint le pont », a dit un autre passager sur la chaîne grecque Skai. Mais « l’équipage nous a sauvés », a-t-il encore déclaré, saluant une réaction à bord « simplement parfaite ».  

Les liaisons maritimes en ferry entre les ports grecs d’Igoumenitsa (nord-ouest) et de Patras (sud-ouest) sont fréquentes avec les ports italiens en mer Adriatique, Brindisi ou Ancône.

Le précédent incendie sur un ferry dans cette partie de la Méditerranée a eu lieu en décembre 2014 sur le Norman Atlantic, un navire italien, qui faisait route de Patras vers Ancône. Il avait fait 13 morts dont neuf passagers.