(Paris) Éric Zemmour (Reconquête !) a échangé lundi par téléphone avec l’ancien président américain Donald Trump qui lui a conseillé d’être « sincère », a fait savoir mardi le candidat d’extrême droite à la présidentielle.

« J’ai discuté avec Donald Trump pendant une demi-heure sur nos campagnes respectives », a indiqué le polémiste devant la presse.

L’entretien a été confirmé sur BFMTV par Randy Yaloz, un représentant en France du parti Républicain, le parti de Trump, qui a participé à l’échange.

« Ça me paraissait intéressant de confronter nos regards sur les destins respectifs de la France et des États-Unis pris dans la tourmente d’une même guerre de civilisations », a expliqué le candidat.

« Il m’a dit de rester moi-même, que les médias allaient me qualifier de brutal mais que je devais être sincère et que l’important, c’était de garder ma sincérité, je pense qu’il a raison », a relevé M. Zemmour.

« En dehors de nos divergences, de nos analyses, nous avons une chose en commun : monsieur Trump veut que les États-Unis d’Amérique restent les États-Unis d’Amérique, et moi je veux que la France reste la France, c’est ça l’essentiel », a-t-il insisté.  

Interrogé sur l’échec de Marine Le Pen à obtenir un tel entretien en 2017, Éric Zemmour a répondu : « Chacun sa chance dans la vie ».

Sa rivale à l’extrême droite avait effectué en janvier 2017 une visite surprise à la Trump Tower, où se trouvait le QG de Donald Trump à New York, mais elle n’avait rencontré ni le futur président américain ni aucun membre de son équipe.

« Quand le cabinet de Donald Trump a répondu favorablement à nos différentes sollicitations, on a pris cet appel avec beaucoup de plaisir », avait expliqué le porte-parole du candidat, l’ex-LR Guillaume Peltier, mardi matin sur France 2.

« Il y aura dans les prochaines semaines des échanges avec un certain nombre de personnalités […], tout le monde a bien compris que le duel qui est en train de se préparer en France est entre Emmanuel Macron et Éric Zemmour », a ajouté M. Peltier.

À l’Assemblée, le député Agir Pierre-Yves Bournazel a fustigé le coup de fil : « nous ne voulons pas du trumpisme pour la France, de ce populisme d’extrême droite qui a abouti au chaos et à la division de la société américaine », a-t-il dit.

Éric Zemmour a réclamé récemment la construction d’un « mur » à « toutes les frontières » extérieures de l’Union européenne pour lutter contre l’immigration, rappelant la politique de Donald Trump avec le Mexique.

Il s’était aussi inspiré d’une affiche de l’ancien président américain pour sa manière de poser en couverture de son dernier livre.

Éric Zemmour avait connu dans sa précampagne des déplacements internationaux chahutés à Londres et Genève, après avoir devancé sa concurrente à l’automne chez Viktor Orban à Budapest.