(Washington) Le président américain Joe Biden recevra le chancelier allemand Olaf Scholz le 7 février, a annoncé jeudi la Maison-Blanche, alors que l’Allemagne est accusée d’avoir une attitude timorée face à la Russie, dans la crise autour de l’Ukraine.

Les deux dirigeants évoqueront en particulier « leur engagement commun à poursuivre la voie diplomatique ainsi qu’à joindre leurs efforts pour dissuader la Russie de toute agression contre l’Ukraine », a déclaré la porte-parole de la présidence américaine Jen Psaki dans un communiqué.

« Cette visite sera l’occasion d’affirmer les liens profonds et solides entre les États-Unis et l’Allemagne », a-t-elle également estimé.

Joe Biden avait eu l’occasion de rencontrer Olaf Scholz lors du dernier sommet du G20. Le social-démocrate, donné favori pour succéder à Angela Merkel, avait été invité par la chancelière à l’accompagner.

Mais il s’agira de la première rencontre depuis que le chancelier a pris le pouvoir, et surtout de la première entrevue depuis que la crise a éclaté autour de l’Ukraine.

L’Allemagne est dans une situation délicate.  

Elle se repose entièrement sur les États-Unis pour assurer sa protection militaire, et tient farouchement aux nombreuses bases américaines sur son territoire. Mais elle a aussi des liens économiques étroits avec la Russie, et elle est surtout très dépendante du gaz russe.

Le nouveau gouvernement de coalition allemand s’est vu reprocher à plusieurs reprises son attitude jugée trop molle envers le président Vladimir Poutine, que les Occidentaux accusent de préparer une invasion de l’Ukraine.

Kiev a vivement critiqué, le blocage, par l’Allemagne, d’une livraison d’armes lui étant destinée.

Et la Pologne a ouvertement accusé Berlin de penser d’abord à ses intérêts économiques.

Le gouvernement allemand a dû récemment limoger le chef de sa marine nationale, qui avait soutenu la position russe.

Officiellement, Olaf Scholz a toutefois répété qu’il soutenait des sanctions dures contre Moscou en cas d’attaque.

Berlin s’est aussi dit prêt à sacrifier si nécessaire un gazoduc très stratégique la reliant directement à la Russie, Nord Stream 2, qui n’est pas encore en fonctionnement.