(Rome) L’alliance de la droite italienne, qui inclut notamment les partis de Silvio Berlusconi et de Matteo Salvini, a choisi vendredi l’ex-premier ministre et magnat des médias pour être son candidat à la présidence de la République, en vue de l’élection qui doit débuter le 24 janvier.

Les fonctions de président de la République italienne sont largement protocolaires, mais prestigieuses. Elles sont similaires à celles de gouverneur général au Canada. Les rênes du pouvoir sont entre les mains du premier ministre, poste que M. Berlusconi a exercé trois fois de 1994 à 1995, de 2001 à 2006 et de 2008 à 2011.

« Les dirigeants de la coalition ont convenu que Silvio Berlusconi était la personne idoine pour occuper en cette période difficile cette haute fonction avec l’autorité et l’expérience que le pays mérite que les Italiens attendent », ont dit les partis membres la coalition dans un communiqué commun.

PHOTO VINCENZO PINTO, AGENCE FRANCE-PRESSE

Le magnat de la presse et ex-premier ministre Silvio Berlusconi s’est payé une pleine page de publicité dans le quotidien national Il Giornale, qui appartient à sa famille : « Héros de la liberté » qui « mit fin à la guerre froide » et « exemple pour tous les Italiens ».

Cette décision, qui est tout sauf une surprise, a été prise au cours d’une réunion au sommet au domicile romain de Silvio Berlusconi, le dirigeant historique du parti qu’il a fondé en 1994, Forza Italia.

Outre M. Berlusconi lui-même, âgé de 85 ans, étaient présents Matteo Salvini, le chef de la Ligue (souverainiste et antimigrants), et Giorgia Meloni, la patronne de Fratelli d’Italia (extrême droite).

Malgré ses récents problèmes de santé et ses déboires judiciaires — il est actuellement impliqué dans deux procès dans lesquels il est accusé d’avoir payé des témoins pour qu’ils mentent sur ses soirées « Bunga Bunga » —, Silvio Berlusconi, éternel revenant de la politique italienne, rêve d’occuper le palais du Quirinal, le siège de la présidence.

L’actuel premier ministre Mario Draghi est donné favori pour le titre essentiellement protocolaire de président de la République italienne, comme président de tout en n’étant pas officiellement candidat. Son élection poserait toutefois le problème épineux de lui trouver un successeur capable de maintenir la cohésion de la majorité actuelle, qui tire déjà à hue et à dia, et pourrait conduire à des élections anticipées.

Il se paie une publicité dans son journal

« Héros de la liberté » qui « mit fin à la guerre froide » et « exemple pour tous les Italiens » : Silvio Berlusconi n’a pas fait dans la dentelle jeudi en s’offrant une page dithyrambique à sa gloire dans le quotidien Il Giornale, propriété de son holding familial.

Un homme « bon et généreux », « ami de tous, ennemi de personne », « un self-made-man, un exemple pour tous les Italiens », énumère le journal à propos de l’ex-premier ministre, condamné en 2013 à un an de prison et six ans d’inéligibilité pour fraude fiscale.

Le président italien est choisi à l’issue d’une série de votes à bulletins secrets par un millier de grands électeurs-sénateurs, députés et élus régionaux —, convoqués à partir du 24 janvier. Le processus peut durer plusieurs jours.