(Paris) Marine Le Pen a accusé mercredi son rival à l’extrême droite Éric Zemmour de servir de « marchepied » à la candidate de la droite Valérie Pécresse pour le second tour de la présidentielle. Il a répondu en décrivant Mme Le Pen comme une « candidature de routine » éternellement sûre de perdre à chaque fois au deuxième tour.

« Est-ce qu’(Éric Zemmour) a l’ambition d’être au second tour, ce que je ne crois pas, ou est-ce qu’en réalité il sert de marchepied pour permettre à Valérie Pécresse d’être au second tour à la place de Marine Le Pen ? », a interrogé la candidate du Rassemblement national lors d’entrevues à la télévision.

« Si Éric Zemmour est là pour faire gagner Valérie Pécresse, alors il faut qu’il l’admette. Valérie Pécresse, c’est son actionnaire majoritaire », a ajouté Mme Le Pen, qui avait dit dimanche préférer « débattre avec le patron (Valérie Pécresse), plutôt qu’avec les sous-fifres » comme Éric Zemmour.

« Problématique de sincérité »

« Il y a une problématique de sincérité derrière cette candidature » d’Éric Zemmour, selon la candidate RN, en référence à des propos tenus par son concurrent sur C8 le 16 décembre, à propos des 500 parrainages nécessaires à une candidature à la présidentielle.

Éric Zemmour avait estimé que « si les LR font cette bêtise tactique » d’empêcher leurs élus de le parrainer, « Mme Le Pen sera à 25 % et Mme Pécresse ne sera pas au second tour ».

Les LR devraient-ils encourager les parrainages en sa faveur ? « S’ils (Les Républicains) étaient malins tactiquement, c’est ce qu’ils feraient », avait ajouté l’ancien éditorialiste.

Depuis, Marine Le Pen accuse la candidate LR de laisser des élus LR parrainer Éric Zemmour pour diviser l’extrême droite.

Eric Zemmour a vertement répondu à Mme Le Pen mercredi soir sur BFM. « Peut-être que Madame Le Pen a l’habitude de ce genre de combines politiciennes, moi, c’est pas mon truc », a-t-il souligné.

« Je n’ai pas vraiment de leçons à recevoir de Madame Le Pen. C’est quand même à cause d’elle et de son débat calamiteux que nous avons eu cinq ans d’Emmanuel Macron. C’était déjà d’ailleurs à cause d’elle, parce qu’elle avait refusé d’appeler à voter pour Nicolas Sarkozy, qu’on avait eu François Hollande », a ajouté le candidat Reconquête !.

« Notre Arlette Laguiller de la droite nationale »

« Marine Le Pen ne m’intéresse pas beaucoup, c’est une candidature de routine. Elle était là la dernière fois, elle était là l’avant-dernière fois, elle sera là la prochaine fois », a-t-il poursuivi.

« J’ai une pensée émue pour les électeurs du Rassemblement national. Est-ce qu’ils sont prêts à perdre avec Marine Le Pen en 2032 ? C’est un peu notre Arlette Laguiller de la droite nationale », a-t-il lancé, dans un parallèle avec l’ancienne candidate du parti trotskyste Lutte ouvrière, à l’extrême gauche, qui a tenté six fois sa chance à l’élection présidentielle (de 1974 à 2007), un record.  

Du côté de Valérie Pécresse, son directeur de la communication Geoffroy Didier a affirmé dimanche que les maires LR qui donneraient leur parrainage à Éric Zemmour « s’excluraient d’eux-mêmes » du parti mais qu’ils restaient « libres de leurs choix » et qu’« aucune consigne n’est donnée » par LR.