(Londres) Les absences du personnel hospitalier dues à la COVID-19 ont doublé en un mois en Angleterre, confrontée à des contaminations record, renforçant la pression sur le système de santé au moment où les admissions bondissent.

Selon des chiffres publiés vendredi par le service national de santé pour l’Angleterre, NHS England, plus de 24 000 absences de personnel à l’isolement car infectés par le coronavirus ou cas contact étaient recensées au 26 décembre, contre moins de 12 000 fin novembre.

Ce manque de personnel intervient alors que le nombre de patients hospitalisés avec la COVID-19 décolle, avec plus de 1900 admissions annoncées vendredi, 60 % de plus qu’une semaine plus tôt.

Relativisant ces chiffres, les derniers chiffres du NHS montrent qu’en Angleterre seuls 67 % des patients hospitalisés avec la COVID-19 avaient été admis pour cette maladie, une proportion en hausse. Le tiers restant est composé de personnes traitées pour d’autres pathologies et déclarées positifs.

Un représentant du secteur hospitalier, Chris Hopson, a relevé en outre dans le Times que « le fait qu’il n’y ait pas de nombre important de personnes âgées très malades (parmi les hospitalisations) est très rassurant ».

Dans un communiqué, le directeur médical du NHS Stephen Powis a souligné que l’ampleur de la vague qui commence à toucher les services hospitaliers restait inconnue.

Mais « après avoir atteint un record en 10 mois en termes de patients hospitalisés avec la COVID-19 tout en étant confrontés à une forte augmentation des absences du personnel, nous faisons tout notre possible pour libérer des lits », a-t-il concédé.

Le nombre de contaminations atteint tous les jours des records au Royaume-Uni, avec 189 000 cas de plus annoncés vendredi et 203 décès, portant le bilan total à 148 624 morts.

Selon les dernières estimations du Bureau national des statistiques (ONS) sur la base d’un échantillon de la population, 2,3 millions de personnes étaient infectées la semaine dernière. Cela représente notamment 1 personne sur 25 en Angleterre et 1 sur 15 à Londres.

En plus de l’hôpital, ces contaminations perturbent de nombreux secteurs tels les transports ou les pompiers.

Nouveaux traitements

Contrairement aux autorités en Écosse, au Pays de Galles et en Irlande du Nord, le gouvernement de Boris Johnson a cependant décidé de ne pas imposer de nouvelles restrictions avant le Nouvel An en Angleterre.

Laissant pubs et boîtes de nuit ouverts et se contentant d’appeler à la prudence pendant les fêtes, estimant que le variant Omicron est moins dangereux et accélérant campagne de rappel vaccinal.

Dans un discours de Nouvel An diffusé par ses services, le dirigeant conservateur a affirmé avoir atteint l’objectif officiel de proposer une dose de rappel à tous les adultes avant la fin décembre, même si plus de 70 % l’ont effectivement reçue en Angleterre.

Soulignant que la situation actuelle était « incomparablement meilleure que l’an dernier » grâce à la vaccination, il a une nouvelle fois encouragé la population à se faire vacciner : une résolution « beaucoup plus facile à tenir que perdre du poids ou tenir un journal », selon lui.

Si les nombres des décès et de patients sous respirateur n’ont que peu changé, l’augmentation du nombre d’hospitalisations inquiète cependant et le NHS a annoncé mettre en place des structures provisoires permettant d’ouvrir des centaines de lits pour se préparer au « scénario du pire ».

Du côté des traitements, le Royaume-Uni renforce son arsenal. Premier pays à approuver la pilule anti-COVID-19 du laboratoire Merck en novembre, il a donné vendredi son feu vert à l’utilisation des comprimés antiviraux de Pfizer, le Paxlovid, a annoncé l’agence du médicament.

Pris chez soi, ce traitement, déjà approuvé dans l’Union européenne et aux États-Unis, permet de réduire le risque d’hospitalisation chez les personnes déclarées positives et considérées à risques, et donc de soulager les hôpitaux.