(Paris) Quelque 182 000 faux passeports sanitaires ont été générés en France depuis l’instauration du dispositif cet été, a indiqué lundi le gouvernement qui intensifie les contrôles au moment où le pays fait face à une nouvelle vague de cas de COVID-19 et du variant Omicron, particulièrement contagieux.  

Le précédent chiffre officiel faisait état jeudi de 110 000 faux en circulation. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait annoncé le même jour l’arrestation d’une centaine de personnes, à la fois des usagers et des réseaux de trafiquants.

Vendredi, l’AFP avait appris de source proche du dossier le démantèlement, début décembre, d’un réseau qui avait permis de créer entre 5000 et 10 000 faux passeports sanitaires pour un bénéfice de l’ordre de deux millions d’euros.  

Selon les premiers éléments de l’enquête, les faussaires avaient récupéré les identifiants de pharmaciens sur le site de l’Ordre national de cette profession.

Le 15 décembre, le gouvernement avait demandé aux malades hospitalisés pour COVID-19 disposant d’un faux passeport sanitaire de le faire savoir aux médecins, car « la prise en charge n’est pas la même ».

Quelques jours plus tôt, une femme de 57 ans qui s’était procuré un faux certificat de vaccination — et avait affirmé aux soignants être vaccinée — était morte de la COVID-19 dans un hôpital de la région parisienne.

Elle souffrait d’une forme grave de la maladie « qui a progressé rapidement vers une atteinte respiratoire sévère » et si les médecins avaient su que la patiente n’était pas vaccinée contre la COVID-19, ils auraient pu « précocement lui administrer des anticorps neutralisants », avait expliqué Djillali Annane, chef du service réanimation de l’hôpital.

À l’instar d’autres pays européens, les opposants à la vaccination et au passeport sanitaire ont donné de la voix ces derniers mois en France.

Les manifestations anti-passeport sanitaire, lancées mi-juillet, avait culminé à 237 000 manifestants le 7 août, selon les autorités françaises, avant de baisser progressivement.  

Samedi, pour le 23e week-end consécutif de mobilisation, quelque 25 500 personnes avaient encore défilé dans le pays, un chiffre en léger rebond.  

Le gouvernement a annoncé en fin de semaine plusieurs nouvelles mesures, dont la transformation du passeport sanitaire en passeport vaccinal. Pour entrer dans les lieux soumis à ce passeport (restaurants, lieux de culture, de loisirs…), un test négatif ne suffira plus : il faudra forcément avoir été vacciné (ou guéri de la COVID-19) et avoir reçu une dose de rappel.

Le gouvernement espère son adoption fin janvier pour une entrée en vigueur dans la foulée.