(Londres) Le premier ministre britannique Boris Johnson a averti lundi qu’il « n’hésiterait pas » à prendre des mesures plus restrictives pour endiguer la propagation du variant Omicron, sans pour autant procéder au tour de vis réclamé par certains.

Face à la flambée du variant Omicron au Royaume-Uni, qui a enregistré lundi 91 743 nouveaux cas de COVID-19 en 24 heures, des Britanniques s’inquiètent et annulent leurs sorties pour préserver leur Noël en famille, mais d’autres se disent hostiles à de dures restrictions.

« Compte tenu de l’équilibre des risques et des incertitudes, nous avons convenu de garder dorénavant les données sous contrôle permanent, avec un suivi heure par heure », a indiqué le dirigeant conservateur aux télévisions à l’issue d’un conseil des ministres extraordinaire, disant « se réserver la possibilité de prendre des mesures supplémentaires pour protéger le public, la santé publique et nos services de santé ».

« Nous n’hésiterons pas à les prendre, nous n’excluons rien », a martelé M. Johnson, sans pour autant durcir les restrictions, face aux réticences de sa propre majorité. « Pour le moment, nous voulons que les gens se concentrent sur la prudence », a-t-il ajouté, citant la ventilation et le port du masque.  

Dimanche, le ministre de la Santé Sajid Javid n’a pas exclu la mise en place de nouvelles règles d’ici Noël expliquant qu’il n’y a « rien de garanti pendant cette pandémie ».

Omicron a tué 12 personnes

Selon les autorités, douze personnes contaminées par le variant Omicron de la COVID-19 sont pour l’instant mortes et 104 sont hospitalisées au Royaume-Uni, l’un des pays déjà parmi les plus touchés par la pandémie en Europe avec plus de 147 000 morts (+44).

Boris Johnson se trouve tiraillé entre ses conseillers scientifiques qui l’appellent à agir le plus vite possible pour freiner Omicron et certains conservateurs qui freinent la mise en œuvre de plus amples mesures. Selon le quotidien The Times, environ un tiers de ses ministres, dont celui des Finances Rishi Sunak, s’opposent à la mise en place de nouvelles restrictions.

Pour le moment, le premier ministre a parié sur l’accélération de la campagne de rappel vaccinal décidée par le gouvernement il y a huit jours, si bien que plus de la moitié des plus de 12 ans ont désormais reçu un rappel ou une troisième dose de vaccin dans le pays.  

Il a aussi fait difficilement voter de nouvelles restrictions jugées liberticides par son camp, dont le port du masque à l’intérieur des espaces publics (sauf dans les pubs et restaurants) et l’instauration d’un passeport sanitaire pour les boîtes de nuit ou grands évènements.