(Paris) La France devrait à son tour lancer à partir de mercredi la vaccination contre la COVID-19 pour tous les enfants de 5 à 11 ans, « si tout va bien », a affirmé samedi son ministre de la Santé Olivier Véran.

Parallèlement, l’obligation vaccinale sera renforcée pour les soignants et les pompiers, avec une troisième dose de vaccin obligatoire à partir du 30 janvier, a-t-il déclaré sur la radio publique France Inter, faisant état de « plusieurs clusters hospitaliers du variant Omicron, notamment en région parisienne ».

« Nous voulons que les Français se fassent vacciner », a martelé le ministre, au lendemain de l’annonce gouvernementale que le passeport sanitaire en France deviendrait début 2022 un « passeport vaccinal » activé seulement avec un schéma vaccinal complet et non plus un simple test négatif à la COVID-19. En France, 76,2 % de la population est vaccinée, selon les autorités.

Le Comité consultatif national d’éthique a donné vendredi un avis favorable vendredi pour la vaccination des 5-11 ans, une tranche d’âge qui n’est pas concernée par le passeport sanitaire ni le futur passeport vaccinal, nécessaire pour 12 ans et plus. Les deux autres instances concernées devraient se prononcer d’ici mercredi, après examen notamment des données américaines « en vie réelle basées sur la vaccination avec rappel de deux millions d’enfants américains », selon lui.

PHOTO THOMAS SAMSON, AGENCE FRANCE-PRESSE

Le ministre français de la Santé, Olivier Véran

« Si tout va bien, le 22 après-midi nous démarrons la vaccination des enfants dans des centres adaptés pour les enfants », a expliqué M. Véran.

Interrogé sur le retard par rapport à d’autres pays qui se sont déjà lancés dans cette vaccination des plus jeunes, le ministre a répondu que « la France est un pays qui doute, plus que certains pays comme l’Espagne par exemple ».

« Donc je préfère un démarrage en sécurité, en transparence, et que ces quelques jours de latence avant de vacciner les petits, nous puissions les utiliser pour vacciner les enfants qui sont à risque de faire des formes graves, ce que nous faisons dans notre pays. Depuis le début de la vaccination, il y a plus de 20 000 enfants de 5 à 11 ans qui ont été déjà vaccinés parce qu’ils étaient à risque », a-t-il rappelé.

La vaccination des enfants est controversée car les formes graves de COVID-19 sont extrêmement rares dans cette tranche d’âge, alors que les vaccins peuvent avoir des effets secondaires cardiaques, rares eux aussi.

Selon la stratégie du gouvernement, l’intérêt est essentiellement collectif pour éviter que les enfants, qui souvent ne présentent que des symptômes légers de la COVID-19, deviennent les principaux vecteurs de l’épidémie.

Parallèlement, le Conseil scientifique sur la COVID-19 a appelé samedi le gouvernement à instaurer des « restrictions significatives » face au risque de transmission de l’épidémie à l’occasion du réveillon du Nouvel An, en citant notamment la limitation d’activités collectives ou la mise en place de couvre-feux.

La mairie de Paris a, elle, d’ores et déjà annoncé samedi l’annulation du feu d’artifice et des concerts prévus sur les Champs-Élysées pour la Saint-Sylvestre, afin de se conformer aux mesures déjà demandées par le gouvernement.