(Bayonne) Les Pyrénées-Atlantiques et les Landes restaient placées en vigilance rouge vendredi soir, attendant la décrue de rivières et de torrents, sortis de leur lit depuis la veille, car gonflés par des pluies abondantes et la fonte d’une partie du manteau neigeux dans les Pyrénées.

Aucune victime n’était à déplorer vendredi.

À Bayonne, la rivière Nive devrait être « au plus haut » peu après 23 h, a indiqué lors d’un point presse en début de soirée le préfet des Pyrénées-Atlantiques Eric Spitz, qui a déjà procédé à l’évacuation d’une cinquantaine de personnes dans la ville basque, et à plus d’une centaine d’autres dans l’est du département.

Dans la commune béarnaise de Laruns, où il est tombé 250 mm de pluie les dernières 36 heures, un versant de l’Arrioutort, nourri aussi par la fonte des neiges, a éventré la chaussée et s’est engouffré dans les habitations, avant d’« être dévié avec des travaux d’urgences vers un autre cours d’eau qui n’était pas en crue », a ajouté le préfet.

Selon les pompiers des Pyrénées-Atlantiques, les secours ont procédé au total à « une vingtaine » de sauvetages de personnes bloquées dans leur véhicule après avoir « forcé des routes » inondées, mais aucune victime n’est à déplorer vendredi.

« On va rester extrêmement vigilants toute la nuit », a assuré le préfet, expliquant cette montée soudaine des eaux par les pluies « exceptionnelles » et la venue d’un vent du sud qui a provoqué la fonte du manteau neigeux des Pyrénées, gonflant davantage les cours d’eau.

Inondée et partiellement fermée en partie durant la journée, l’A63 a été rouverte vendredi soir sur une seule voie dans le secteur, mais l’entrée des véhicules y est interdite de la frontière espagnole à Bayonne.

À 19 h, « une centaine de clients restait sans électricité dans les Hautes-Pyrénées et le Béarn et 300 au Pays basque », a précisé Enedis.

Crues records attendues

Plus au nord, à Peyrehorade dans les Landes voisines, une crue pouvant dépasser les pics des inondations de 2018 et 2019 est attendue « entre 5,50 et 5,65 m » avant la nuit de vendredi à samedi, selon Vigicrues.

Dans cette ville de 3600 habitants et dans quatre communes voisines, où confluent deux gaves venus des Pyrénées, 400 personnes sont concernées par des évacuations, mais « la majorité des gens », habitués aux inondations, « ont préféré rester protégés chez eux pour attendre la décrue » afin de « nettoyer la boue avant qu’elle ne sèche » à l’intérieur des maisons, a expliqué le maire Didier Sakellarides.

Selon la préfecture des Landes, qui a mobilisé quelques dizaines de sapeurs-pompiers et de gendarmes dans la zone, une seule personne a été blessée jeudi au cours de ces intempéries, sans en préciser les circonstances.  

Plus à l’est, dans les Hautes-Pyrénées, une soixantaine de routes ont été coupées à la circulation, dont la route départementale 920, qui mène au village et à la station de ski de Cauterets.

Un éboulement important a enseveli la route, le seul accès à Cauterets, désormais isolé du reste du département, alors que la station de sports d’hiver s’apprêtait à accueillir les skieurs pendant les vacances de Noël.

De l’autre côté de la frontière espagnole, une femme est morte « dans sa voiture » vendredi à la suite d’un « glissement de terrain dû aux fortes pluies en cours depuis une quinzaine de jours », a indiqué un porte-parole du gouvernement régional de Navarre.