(Ajaccio) Un rocher de « 40 à 50 mètres cube » est tombé jeudi matin d’une falaise dans les calanques de Piana, classées au patrimoine mondial de l’UNESCO, bloquant la circulation routière entre Piana et Porto (Corse-du-sud) sans faire de victime, selon les pompiers.

Un périmètre de sécurité a été mis en place et une déviation routière a été instaurée entre Porto et Sagone, ont indiqué les services de la collectivité de Corse, en charge des routes, et les pompiers qui précisaient jeudi en milieu d’après-midi que la route resterait fermée « jusqu’au mardi 30 novembre ».

« Une société est intervenue et a renversé le rocher, il n’est donc plus dans la même position que ce matin et permet un léger passage sur la route » qui reste cependant fermée, a précisé à l’AFP un responsable du service d’incendies et de secours de Corse-du-Sud (SIS2A).

Un géotechnicien s’est rendu sur place pour « déterminer les conditions de dégagement de la chaussée et la réouverture de la route », a indiqué la Collectivité de Corse qui l’a dépêché.

« Il doit également évaluer le risque de chute à nouveau de pierres », a précisé l’officier du SIS2A, ajoutant que « ça fait très longtemps que ce type d’éboulement n’est pas arrivé » dans la zone.

Les calanques de Piana ainsi que le golfe de Girolata et la réserve de Scandola sont inscrits au patrimoine mondial de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) depuis 1983.  

« Les reliefs ocres de roches plutoniques », des roches magmatiques résultant du refroidissement et de la solidification de magma volcanique, « contrastent avec le bleu perçant de la Méditerranée et le vert du maquis corse », écrit l’UNESCO.

L’organisation cite Guy de Maupassant qui évoque les Calanques de Piana dans « le monastère de Corbara » (1880) : « Je m’arrêtai d’abord stupéfait devant ces étonnants rochers de granit rose, hauts de quatre cents mètres, étranges, torturés, courbés, rongés par le temps, sanglants sous les derniers feux du crépuscule et prenant toutes les formes comme un peuple fantastique de contes féeriques, pétrifié par quelque pouvoir surnaturel […] Les calanches de Piana sont une des merveilles de la Corse ; on peut dire, je crois, une des merveilles du monde ».