(Athènes) La Grèce a accusé mardi la Turquie après un nouveau naufrage de migrants dans lequel deux enfants et deux adultes sont morts noyés, au large de l’île grecque de Chios en mer Égée, près des côtes turques.

« Quatre corps ont été retrouvés qui ne portaient pas de gilets de sauvetage personnels. Les victimes étaient âgées de quatre, onze, vingt-cinq et vingt-huit ans selon le rapport du légiste », a déclaré le ministre des Migrations Notis Mitarachi lors d’une conférence de presse mercredi.

Mardi, M. Mitarachi avait annoncé que quatre enfants étaient morts dans ce naufrage et que 22 personnes avaient été sauvées par les garde-côtes grecs malgré une mer agitée, dont 14 hommes, sept femmes et un enfant.

Lors de sa conférence de presse mercredi, il a déclaré qu’entre une et quatre personnes étaient portées disparues, sur la base des témoignages des survivants. Trois personnes sont toujours hospitalisées, a précisé le ministre, ajoutant que les migrants étaient venus de Somalie, du Soudan et d’Érythrée via la Turquie.

« Les autorités turques doivent agir davantage pour empêcher à la source l’exploitation (des migrants) par des gangs criminels. Ces traversées ne devraient même pas pouvoir avoir lieu », avait-il écrit mardi.

« C’est la réalité de l’exploitation des migrants par des gangs criminels en mer Égée : des trafiquants sans scrupule mettent leurs vies en danger à bord de canots surchargés impropres à la navigation en mer au large de Chios », a-t-il dénoncé.  

Les personnes secourues ont été transférées au port de Chios, selon un communiqué du service des garde-côtes mardi.

Selon ce texte, le bateau « surchargé » était parti de Turquie et malgré le vent fort aucun des occupants n’avait reçu de gilet de sauvetage par les passeurs.  

De son côté le ministre grec de la Marine marchande, Yiannis Plakiotakis, a déclaré que les passeurs avaient fait preuve d’un « mépris criminel pour la vie humaine ».

Dans un premier communiqué, les garde-côtes avaient fait savoir que 27 personnes étaient à bord du bateau qui a coulé, citant le témoignage des survivants.

Les garde-côtes grecs ont engagé des recherches avec l’appui d’un navire de l’OTAN, de deux hélicoptères et de plusieurs autres bateaux naviguant dans cette zone de la mer Égée.

Selon le haut commissariat aux réfugiés (HCR), plus de 2500 personnes ont fait la traversée de la mer Égée cette année à partir de la Turquie voisine, contre 9700 en 2020, année pour laquelle le HCR a recensé plus de 100 morts ou disparus.  

Pour 2021, le HCR-Grèce a recensé jusqu’ici trois naufrages en mer Égée entre janvier et mars ayant fait six morts, dont un dans les eaux territoriales grecques au large de l’île de Lesbos.  

Pour sa part, l’Organisation internationale des migrations a signalé trois autres naufrages entre avril et septembre dans la même zone ayant fait 13 morts, dont huit au large de l’île grecque de Crète.