(Tbilissi) Des médecins doivent examiner mardi l’ancien président géorgien et figure de l’opposition Mikheïl Saakachvili, en grève de la faim depuis 19 jours pour dénoncer son arrestation après son retour d’exil dans ce pays du Caucase.

« Un groupe de médecins envoyé par le gouvernement examinera mardi après-midi son état de santé et décidera s’il a besoin d’être hospitalisé », a indiqué à l’AFP l’avocat de M. Saakachvili, Dito Sadzaglichvili.

Président de la Géorgie de 2004 à 2013, Mikheïl Saakachvili, 53 ans, est rentré le 1er octobre dans sa patrie après une absence de huit ans. Il a immédiatement été arrêté pour une condamnation pour « abus de pouvoir » qu’il juge politique.

Son médecin personnel, Nikoloz Kipchidze, a révélé que M. Saakachvili avait des problèmes sanguins qui rendent cette grève « particulièrement dangereuse ».

Le ministre géorgien de la Justice, Rati Bregadze, a pour sa part affirmé vouloir s’assurer que les droits de l’ancien dirigeant « sont respectés et qu’il est dans un état de santé stable ».

Selon l’avocat de M. Saakachvili, la loi géorgienne ne permet d’alimenter un gréviste de la faim que s’il n’est plus conscient.

Condamné en 2018 à six ans de prison pour « abus de pouvoir », Mikheïl Saakachvili dénonce des poursuites infondées visant à le museler.

La semaine dernière, des dizaines de milliers de ses partisans ont manifesté dans la capitale Tbilissi pour exiger sa libération et plus de 90 000 personnes ont signé une pétition en ce sens.

Personnage charismatique et ambivalent, réputé pour avoir combattu efficacement la corruption, Mikheïl Saakachvili avait quitté la Géorgie en 2013, quelques mois après la défaite aux législatives de son parti, le Mouvement national uni (MNU), désormais la principale force d’opposition.

Son arrestation a aggravé la crise politique dans laquelle est plongée le pays depuis les élections parlementaires d’octobre 2020 remportées de justesse par le parti au pouvoir, Rêve géorgien, et marquées par des accusations de fraudes massives.