(Londres) La ministre de l’Intérieur britannique Priti Patel a déclaré dimanche que le gouvernement étudiait la mise en place d’une protection policière pour les députés après le meurtre terroriste d’un parlementaire dans sa permanence.

« Nous devons combler les lacunes » en termes de dispositifs de sécurité entourant les députés, a déclaré Mme Patel sur la chaîne SkyNews.

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La ministre de l’Intérieur britannique Priti Patel en entrevue au Andrew Marr Show de la BBC

Interrogée sur la mise en place d’une protection policière pour les députés dans leurs circonscriptions, la ministre a déclaré que « toutes les options étaient envisagées actuellement » et qu’une « série de mesures » avait déjà été mise en place depuis le meurtre du député David Amess vendredi.

Ce député conservateur de 69 ans, qui siégeait depuis 38 ans au Parlement, a été tué à coups de couteau vendredi dans l’église méthodiste où il recevait ses administrés, à Leigh-on-Sea, à environ 60 km à l’est de Londres.

Un homme de 25 ans a été arrêté sur place et l’enquête, confiée à la direction antiterroriste, révèle selon les premiers éléments « une motivation potentielle liée à l’extrémisme islamiste ».

L’homme interpellé serait un ressortissant britannique d’origine somalienne nommé Ali Harbi Ali, selon la BBC.  

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La police a effectué des perquisitions dans une résidence de Londres qui serait liée au meurtre du député David Amess.

Orienté il y a plusieurs années vers le programme basé sur le volontariat Prevent destiné aux personnes présentant un risque de radicalisation, selon le même média, il n’y aurait pas été très assidu et n’a jamais été officiellement un « sujet d’intérêt » pour l’agence de sécurité nationale.  

Priti Patel a souligné que le programme Prevent fait actuellement l’objet d’un examen indépendant, destiné à l’améliorer.

Le meurtre de David Amess a bouleversé le pays et rappelé le traumatisme de l’assassinat de la députée travailliste Jo Cox en juin 2016 par un extrémiste de droite.

« Beaucoup de choses ont changé » depuis le meurtre de la députée Jo Cox, a déclaré Priti Patel, expliquant que cela avait été « une période assez intense pour les députés » en termes de mesures de sécurité et que « beaucoup de travail » a été entrepris depuis.

« Nous avons tous changé nos façons de travailler, en raison de l’évolution des menaces dans la société », a déclaré Mme Patel, expliquant par exemple que les députés demandaient davantage à leurs administrés de prendre rendez-vous à l’avance pour les rencontrer.