(Londres) La police nord-irlandaise a indiqué jeudi avoir procédé à une nouvelle arrestation dans l’enquête sur le meurtre de la journaliste Lyra McKee, tuée par balle alors qu’elle couvrait des affrontements entre dissidents républicains et forces de l’ordre en 2019.

Un homme âgé de 55 ans a été arrêté dans les environs de Belfast en vertu de la législation antiterroriste, a précisé la police dans un communiqué.  

Cette arrestation intervient au lendemain de celle de deux autres hommes de 24 et 29 ans dans la ville de Londonderry, proche de la frontière irlandaise.  

Un groupe dissident républicain, la Nouvelle IRA, avait reconnu sa responsabilité dans la mort de la journaliste de 29 ans, tuée par balle le 18 avril 2019 dans le quartier catholique de Creggan, à Londonderry. Il avait argué qu’elle se « tenait à côté des forces ennemies » en référence aux forces de police. Le groupe avait adressé « ses sincères et entières excuses » à ses proches.

PHOTO JOHN SIBLEY, ARCHIVES REUTERS

Une murale installée à Belfast, en Irlande du Nord, à l’effigie de la journaliste assassinée Lyra McKee. « Ça ne sera pas toujours comme, ça va aller mieux », peut-on y lire.

Deux hommes, Gearoid Cavanagh, 33 ans, et Jordan Devine, 21 ans, avaient été inculpés mi-septembre du meurtre de Lyra McKee, accusés de s’être trouvés avec le tireur, avant d’être libérés sous caution par la justice.  

L’enquête avait déjà abouti à d’autres inculpations, notamment celle pour meurtre mi-février 2020 d’un suspect d’une cinquantaine d’années, Paul McIntyre. Selon son avocat, il était mis en cause après avoir ramassé les douilles de la balle liée au meurtre, mais n’est pas le tireur. L’arme du crime avait été retrouvée et identifiée mi-juin.

En juillet 2020, un homme de 27 ans avait été inculpé pour des infractions à la législation sur les armes, et un autre encore, âgé de 20 ans, l’a été la semaine dernière pour possession de cocktails Molotov et participation à une émeute.  

Le décès de Lyra McKee avait provoqué une vive émotion, ravivant le souvenir des « Troubles » qui avaient opposé pendant trois décennies républicains nationalistes (surtout catholiques), partisans de la réunification de l’Irlande, et loyalistes unionistes (en majorité protestants), défenseurs du maintien dans la Couronne britannique.  

Ces violences, qui ont pris fin en 1998 avec l’accord de paix du Vendredi saint, ont fait 3500 morts.