(Londres) Scotland Yard a confirmé mercredi sa décision de ne pas ouvrir d’enquête criminelle sur un entretien choc accordé en 1995 par la princesse Diana à un journaliste de la BBC, dont les méthodes « trompeuses » ont été dénoncées dans un rapport indépendant.

La police de Londres avait déjà annoncé en mars qu’elle n’ouvrirait pas d’enquête, mais s’était de nouveau penchée sur la question après la publication en mai d’un rapport indépendant, rédigé par l’ancien juge de la Cour suprême John Dyson.

Après la publication de ce rapport, « des enquêteurs spécialisés ont évalué son contenu et examiné attentivement la loi », a indiqué la police dans un communiqué. Mais les enquêteurs n’ont « pas identifié de preuves d’une activité constituant une infraction criminelle et n’engageront ainsi pas de suites ».

PHOTO FREDERICK M. BROWN, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Martin Bashir, le journaliste de la BBC qui avait utilisé des méthodes trompeuses lors d’une entrevue télévisée en 1995, ne sera pas poursuivi au criminel. La police n’a trouvé aucune preuve « d’une activité constituant une infraction criminelle ».

Diffusé dans l’émission Panorama en 1995 devant 23 millions de personnes, l’entretien avait propulsé la carrière de Martin Bashir, aujourd’hui âgé de 58 ans, et avait fait l’effet d’une bombe.

La princesse, décédée en 1997 dans un accident de voiture à Paris, poursuivie par des paparazzis, avait notamment affirmé qu’il y avait « trois personnes » dans son mariage — en référence à la relation que Charles entretenait avec Camilla Parker Bowles — et reconnaissait entretenir elle-même une liaison.  

Elle avait aussi confié souffrir de boulimie. Mais l’intervieweur a été accusé d’avoir falsifié des documents pour obtenir cet entretien.

Dans son rapport, John Dyson a confirmé cette version et étrillé la BBC pour sa gestion de l’affaire.

Après cette interview, Martin Bashir avait poursuivi sa carrière aux États-Unis avant de revenir au Royaume-Uni travailler pour la BBC, jusqu’à sa démission.  

Outre Lady Di, il avait aussi interviewé Michael Jackson pour un documentaire réalisé en 2003 pour ITV.  

La pop star aujourd’hui décédée s’était plainte auprès du régulateur audiovisuel britannique, accusant Martin Bashir d’avoir donné une image déformée de son comportement et de sa conduite en tant que père.

Mi-mai, la BBC avait annoncé le départ pour raisons de santé de Martin Bashir, qui était chargé depuis 2016 de la couverture religieuse pour le groupe audiovisuel public.