(Paris) Faciliter l’expulsion des islamistes étrangers, élargissement du délit « d’intelligence avec l’ennemi » : la patronne de la région Île-de-France à l’ambition présidentielle, Valérie Pécresse, détaille une série de mesures pour « contrer la menace » islamiste dans un entretien au Journal du Dimanche.

Sur 22 000 personnes fichées pour radicalisation, « un quart sont étrangers » et « nous devons expulser tous ces étrangers qui présentent une menace pour l’ordre public en France », souligne notamment Mme Pécresse.

« Dans les années 1980, nous expulsions entre  1000 et 1500 personnes par an. Il faut absolument réactiver cette politique d’expulsion en urgence absolue pour menace de troubles à l’ordre public », ajoute-t-elle dans cet entretien.

À la veille de l’ouverture du procès des attentats du 13 novembre 2015, Mme Pécresse propose d’utiliser « une incrimination qui existe dans le code pénal : l’intelligence avec l’ennemi », prévue pour temps de guerre, pour l’élargir « à la lutte antiterroriste ».

Cela permettrait, selon elle, « d’aider la justice à condamner ceux qui ont participé à des réunions avec des terroristes, liké sur les réseaux sociaux des sites ou fait l’apologie du terrorisme… Quand on est fiché par l’antiterrorisme, c’est sur la base de faits objectifs ».  

La candidate à l’investiture de la droite et du centre pour la présidentielle de 2022 propose également d’exiger un « serment de respect des valeurs de la République » dans « toutes les fonctions publiques, qu’elles soient d’État, territoriale ou hospitalière, y compris pour les contractuels ».

« C’est plus qu’un symbole, c’est un engagement nécessaire avec des conséquences juridiques, car aujourd’hui, les administrations ou les entreprises publiques n’ont pas le droit de révoquer ou licencier un fonctionnaire radicalisé », ajoute-t-elle.

La présidente de la région Île-de-France réclame aussi la « pénalisation » des contraintes visant à forcer des femmes ou de jeunes filles à porter un voile, qui « n’est pas un vêtement comme un autre ».

Mme Pécresse, qui se déclare « prête pour passer ces projets de loi dans les trois mois suivant notre arrivée au pouvoir », prend aussi position pour l’utilisation de la « reconnaissance faciale à l’entrée des transports en commun pour matcher avec les fichiers antiterroristes ».

Sur ce sujets Emmanuel Macron « a évolué et pris conscience de la situation. Mais il y a eu quand même trois ans d’aveuglement qui nous ont fait prendre beaucoup de retard », estime-t-elle.

Valérie Pécresse assure également ne pas « durcir son discours » en vue de l’échéance présidentielle, en ajoutant qu’une « grande partie de ces propositions, je les ai faites il y a cinq ans ».