(Londres) Au moins 828 migrants ont traversé la Manche samedi pour gagner les côtes anglaises, a indiqué lundi soir le ministère britannique de l’Intérieur, un nouveau record journalier portant à plus de 12 000 le nombre de personnes ayant effectué la dangereuse traversée cette année.

Le précédent record journalier – 592 arrivées – en août est largement dépassé.

Si le ministère ne communique pas de bilan cumulé, selon le décompte de l’agence de presse britannique PA, plus de 12 400 personnes ont effectué depuis le début de l’année la traversée du détroit, l’un des plus fréquentés au monde, à bord de petites embarcations, soit bien plus que lors de toute l’année dernière (plus de 8000).

Le ministère de l’Intérieur a précisé avoir, avec la collaboration des autorités françaises, avoir empêché plus de 10 000 tentatives de traversées cette année et procédé à près de 300 arrestations depuis juillet 2020.  Samedi, 193 personnes ont été interceptées avant la traversée, selon Londres.

En France, la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord avait indiqué samedi que 102 migrants avaient été secourus en mer dans le détroit du Pas-de-Calais alors qu’ils tentaient de rejoindre l’Angleterre.

La question des traversées est régulièrement à l’origine de frictions entre Londres et Paris, mais le Royaume-Uni s’est engagé fin juillet à payer à la France 62,7 millions d’euros en 2021-2022 pour financer le renforcement de la présence des forces de l’ordre françaises sur les côtes.

Le Parlement britannique a commencé avant la trêve estivale à adopter la réforme du système d’asile de la ministre de l’Intérieur Priti Patel, marquant un durcissement promis dans le cadre du Brexit.

Présentée par la ministre comme « juste, mais ferme », mais dénoncée par des associations de défense des droits humains, elle vise à décourager l’immigration illégale et prévoit de traiter différemment les demandeurs d’asile selon qu’ils soient arrivés dans le pays légalement ou illégalement.

Le projet de loi prévoit d’augmenter à quatre ans, contre six mois actuellement, la peine de prison encourue par les migrants qui cherchent à entrer illégalement dans le pays et de porter à la prison à vie - contre 14 ans d’emprisonnement actuellement - la peine maximale encourue par les passeurs.