(Athènes) Les violents incendies qui ont ravagé plus de 100 000 hectares en Grèce depuis la fin juillet sont maîtrisés, a assuré vendredi à l’AFP un porte-parole des pompiers.

« Depuis hier [jeudi], il n’y a plus de front actif majeur, juste des poches éparses », a déclaré à l’AFP un porte-parole des pompiers, à la faveur des précipitations tombées sur plusieurs régions et de la chute des températures.

Les équipes de pompiers déployés par centaines restaient toutefois en alerte face aux risques de résurgence sur l’île d’Eubée, frappée la plus durement par ces incendies, et dans la région d’Arcadie, sur la péninsule du Péloponnèse, selon la même source.

Des vents importants sont attendus durant le week-end, susceptibles de propager rapidement d’éventuels départs de feu, a souligné également un porte-parole de la protection civile Spyros Georgiou.

Les renforts internationaux restent en place et « aident à la surveillance des périmètres des zones brûlées à Eubée et en Arcadie qui ont plusieurs kilomètres de long », a-t-il ajouté.

« Nombre d’entre eux ont en fait demandé à rester », a précisé M. Georgiou.

Sur l’île d’Eubée, à quelque 200 km au nord-est d’Athènes, plus de 400 Moldaves, Polonais, Serbes, Slovaques, Roumains et Ukrainiens aident les pompiers grecs. Plus de 550 Autrichiens, Tchèques, Français et Allemands sont déployés en Arcadie.  

Des centaines d’habitations et de petites entreprises ont été emportées dans les flammes qui ont ravagé l’île d’Eubée, mais aussi une partie du Péloponnèse et la grande périphérie d’Athènes depuis le 27 juillet pendant la pire des canicules en trois décennies.

PHOTO PETROS KARADJIAS, ASSOCIATED PRESS

Des chèvres dans une zone brûlée près du village de Krioneritis sur l'île d'Eubée.

Ces incendies provoqués par des températures caniculaires début août ont également provoqué des dégâts environnementaux considérables.

Le premier ministre Kyriakos Mitsotakis a évoqué une catastrophe environnementale sans précédent qu’il a directement reliée au changement climatique.

Il a promis des centaines de millions d’euros dans la reconstruction, la reforestation et la protection contre les inondations, ainsi qu’une hausse de 1,7 milliard d’euros du budget de la protection civile.

Les fonds « commenceront à être débloqués dans quelques jours […] et seront plus élevés qu’auparavant pour tous ceux qui ont été affectés » par les incendies, a-t-il dit à la presse jeudi.

Le pays s’est battu contre quelque 600 incendies en une semaine dont certains « méga incendies », a ajouté le chef du gouvernement conservateur. Mais « il semble que ce phénomène particulier ait surpassé les capacités et la préparation que nous avions mise en place », a-t-il admis.

Depuis la fin juillet en Grèce, près de 103 000 hectares sont partis en fumée en 16 jours, selon les calculs effectués vendredi par l’AFP à partir des données du Système européen d’information sur les incendies de forêt (EFFIS).