(Londres) La police britannique a promis jeudi de réexaminer les accusations visant le prince Andrew après le dépôt d’une plainte aux États-Unis par une femme qui l’accuse d’abus sexuel lorsqu’elle se trouvait sous l’emprise du défunt financier Jeffrey Epstein.

Virginia Giuffre affirme que le deuxième fils de la reine d’Élisabeth II est « l’un des hommes puissants » à qui elle a été « remise dans un but sexuel » quand elle a été la victime entre 2000 et 2002, à partir de l’âge de 16 ans, du vaste trafic sexuel pour lequel le financier Jeffrey Epstein a été inculpé et incarcéré, avant de se donner la mort dans une prison de Manhattan, à l’été 2019.

Elle a déposé une plainte lundi au tribunal fédéral de Manhattan.

« J’ai demandé à mon équipe de regarder de nouveau les documents », a déclaré la cheffe de la police de Londres, Cressida Dick, sur la radio LBC, précisant que ces accusations avaient déjà été étudiées deux fois, en coopération avec le parquet.

« Nous sommes bien sûr prêts à travailler avec les autorités étrangères, nous leur apporterons toute l’assistance demandée dans le cadre de la loi », a-t-elle ajouté. « Personne n’est au-dessus de la loi », a-t-elle assuré.

Le prince Andrew, qui avait déjà rejeté ces allégations, est accusé dans la plainte d’avoir « agressé sexuellement » Mme Giuffre, alors mineure, à trois reprises : à Londres chez une très proche d’Epstein, Ghislaine Maxwell, et dans les propriétés de l’homme d’affaires à New York et dans les îles Vierges.

Contactés par l’AFP, ni les services du prince Andrew ni la famille royale n’ont souhaité commenter.

Âgé de 61 ans, le duc d’York avait déjà « catégoriquement » démenti de telles accusations dans une interview jugée calamiteuse à la BBC en novembre 2019, où il n’exprimait pas un seul regret pour son amitié avec Epstein ni la moindre empathie pour ses victimes.

Malgré ses dénégations, sa fréquentation de l’homme d’affaires américain l’avait plongé dans la tourmente et contraint à se retirer de la vie publique.

Il continue toutefois d’apparaître en public aux côtés de la famille royale et a été vu cette semaine arriver dans la résidence écossaise de Balmoral, où se trouve la reine.

Selon une source proche du prince Charles citée jeudi dans le Times, la plainte « va probablement renforcer l’opinion (de l’héritier du trône) qu’un retour du duc est impossible ».

En juin 2020, le procureur fédéral de Manhattan, Geoffrey Berman, alors responsable de l’enquête, avait accusé le prince Andrew de faire semblant de coopérer. Les avocats du duc d’York avaient eux assuré que leur client avait proposé trois fois de témoigner.