(Moscou) L’opposant russe emprisonné Alexeï Navalny a appelé mardi ses sympathisants à se mobiliser à l’approche des élections législatives de septembre, après le blocage par les autorités de dizaines de sites web liés à son mouvement.

Le gendarme de l’internet russe Roskomnadzor a bloqué lundi 49 sites liés à M. Navalny, notamment son site principal navalny.com, celui du Fonds de lutte contre la corruption (FBK) de l’opposant et ceux de ses bureaux régionaux.

Le FBK, connu pour ses enquêtes sur le train de vie et les malversations des élites russes, et les bureaux régionaux qui s’occupent d’organiser les manifestations et les campagnes électorales de l’opposant, avaient été déclarés en juin « extrémistes » par la justice russe.

Selon les alliés de l’opposant, le seul site toujours accessible est celui consacré au « vote intelligent », technique promue par Alexeï Navalny consistant à apporter sa voix à tout candidat pouvant battre le parti au pouvoir Russie unie, quelle que soit sa couleur politique.

Une appli pour déjouer le blocage

Dans un message depuis le camp pénitentiaire où il est exilé, publié sur Facebook, M. Navalny a appelé ses sympathisants à télécharger l’application « vote intelligent » qui permet aussi à ses utilisateurs de lire le contenu de son site principal actuellement bloqué.

« Quelle expérience intéressante », a écrit M. Navalny, en référence au blocage de ses sites. « Allons y participer et donnons un bon coup de pied à Russie unie, au Kremlin et à Roskomnadzor », a-t-il suggéré.

« Allons montrer qu’on ne permettra pas aux fonctionnaires de faire la loi sur notre internet adoré », a-t-il ajouté.

Plus tôt dans la journée, Léonid Volkov, un des plus proches alliés d’Alexeï Navalny, a affirmé que Roskomnadzor cherchait à bloquer les chaînes de l’opposant sur YouTube, ainsi que celles de ses bureaux régionaux et de ses partisans.

Les responsables de ces chaînes ont reçu des notifications appropriées, a-t-il assuré.

Roskomnadzor et Google, qui contrôle YouTube, n’ont pas réagi dans l’immédiat à une demande de commentaire envoyée par l’AFP.

YouTube est l’une des plateformes les plus consultées pour voir les enquêtes anticorruption d’Alexeï Navalny et de son équipe.

La plus retentissante, parue en janvier, accusait le président Vladimir Poutine de bénéficier d’un opulent « palais » sur les rives de la mer Noire. Vue 116 millions de fois sur YouTube, elle avait contraint M. Poutine à démentir personnellement.