(Londres) Le chef du renseignement intérieur britannique, Ken McCallum, a mis en garde mercredi contre les menaces provenant d’États hostiles, comme la Chine et la Russie, invitant le public à y être aussi attentif qu’à la menace terroriste.

« Avec le temps, nous devons bâtir au sein du public la même conscience et résistance aux menaces étatiques, comme nous l’avons fait pour le terrorisme au fil des ans », a-t-il expliqué dans un discours au siège de ses services, le MI5, à Londres.

S’il n’a pas détaillé les pays concernés, mais les agences de renseignement des pays occidentaux ont mis en garde à maintes reprises contre la menace venant de Chine et de Russie.

Les cibles ne se limitent pas au gouvernement, aux institutions ou à certains individus, souligne-t-il, citant des activités d’espionnage, mais aussi des cyberattaques ou de la désinformation.

10 000 citoyens ordinaires visés

« Nous avons constaté plus de 10 000 approches dissimulées de personnes ordinaires au Royaume-Uni par des espions étrangers, qui cherchaient à les manipuler », a-t-il détaillé.

« Nous voyons les découvertes de brillants universitaires et chercheurs être volées ou copiées » ou des entreprises privées de l’avantage qu’elles ont travaillé dur à bâtir, a-t-il ajouté.

Si on leur laisse la moindre chance, les acteurs hostiles court-circuiteront des années de recherche ou d’investissement. Cela se passe à grande échelle. Et cela nous affecte tous. Les emplois britanniques, les services publics britanniques, les avenirs britanniques ».

Le chef du MI5, l'agence de contre-espionnage du Royaume-Uni, Ken McCallum.

« Si vous travaillez dans une entreprise hi-tech, ou êtes engagés dans des recherches scientifiques de pointe, ou exportez vers certains marchés, vous présenterez un intérêt — plus d’intérêt que vous ne pourriez penser — pour les espions étrangers. N’ayez pas peur, mais soyez sur vos gardes ».

Il a aussi jugé que l’extrémisme de droite de la part de suprémacistes blancs était « malheureusement là pour rester », expliquant que ses agents enquêtaient sur des adolescents tout juste âgés de 13 ans.

Sur 29 projets d’attentats à « un stade avancé » déjoués ces quatre dernières années, dix venaient de l’extrême droite, a-t-il souligné.