(Bakou) L’Azerbaïdjan a annoncé samedi avoir remis à Erevan 15 soldats arméniens faits prisonniers durant le conflit opposant les deux nations au Nagorni-Karabakh.

Selon le ministère des Affaires étrangères du pays caucasien, cette libération intervient dans le cadre d’un accord conclu par la médiation russe en retour de la décision prise par Erevan de préciser à Bakou la position de champs de mines installés dans la zone disputée.

Le conflit, qui a éclaté en septembre dernier, s’est terminé six semaines plus tard avec plus de 6500 morts par un cessez-le-feu parrainé par Moscou et un retrait par l’Arménie de territoires azéris situés en proximité et dans le Haut-Karabakh, qu’elle contrôlait depuis le début des années 90.

« A l’initiative de la Fédération de Russie, l’Arménie a remis à l’Azerbaïdjan une cartographie de plus de 92 000 mines antichars et antipersonnel installées durant l’occupation des régions de Fizuli et Zangilan », a annoncé le ministère dans un communiqué.

« Côté azéri, 15 personnes d’origine arménienne ont été remises aux autorités arméniennes ».

Interrogé par l’AFP, un diplomate azéri a précisé que ces quinze hommes avaient été capturés courant décembre.

Il s’agit du deuxième accord de ce type entre les deux nations, après celui négocié le mois dernier par le premier ministre géorgien Irakli Garibashvili et des diplomates américains et de l’Union européenne.

Depuis le cessez-le-feu, sept soldats azéris ainsi que 18 civils ont perdu la vie à cause de mines, alors que 110 autres ont été blessés, que ce soit dans le Haut-Karabakh ou à proximité, selon le gouvernement azéri.

Les deux pays ont installé d’importants champs de mines durant le premier conflit, au début des années 90, intervenu après la sécession de la province à majorité arménienne du reste de l’Azerbaïdjan, entraînant un conflit meurtrier qui coûtera la vie à environ 30 000 personnes.

Le président azéri Ilham Aliyev a déclaré en mai que son pays était prêt à engager des négociations de pays avec son voisin, alors que le premier ministre arménien, Nikol Pashinyan a de son côté estimé que les deux anciennes républiques soviétiques menaient des discussions afin de s’entendre sur leur frontière commune.