(Berlin) Le gouvernement allemand va adopter la semaine prochaine un projet visant à durcir la législation sanitaire de lutte contre la COVID-19 afin de pouvoir imposer des restrictions à l’ensemble du pays, a annoncé vendredi une porte-parole.

Cette réforme permettra de passer outre, si nécessaire, les résistances régionales ou locales dans ce pays au système fédéral qui donne d’importantes prérogatives en matière sanitaire au Länder.

« L’Allemagne continue à être sous l’emprise de la pandémie, le nombre d’infections continue de grimper, tout comme celui des patients en soins intensifs, le pays se trouve au beau milieu de la troisième vague », a indiqué à la presse l’une des porte-parole de la chancellerie Ulrike Demmer.

« De ce fait, le gouvernement fédéral et les Länder, en concertation avec les groupes parlementaires du Bundestag, ont convenu de modifier la loi sur la protection contre les infections et de réglementer sur une base fédérale uniforme les restrictions à prendre », a-t-elle expliqué.

« Le but est de créer des règles nationales uniformes », a-t-elle ajouté précisant que l’amendement serait présenté mardi en conseil des ministres.

Cette initiative intervient alors que le gouvernement et les puissantes régions renvoient depuis plusieurs semaines une image de divisions et d’atermoiements dans la gestion de la crise sanitaire.

Angela Merkel défend depuis des mois une ligne de fermeté sur les restrictions mais elle a dû récemment lâcher un peu de lest face à la grogne d’une partie de l’opinion et des États régionaux.

Les longues séances régulières de négociations entre la chancelière et les 16 länder, imposées par les règles du fédéralisme, ont montré ces derniers temps leurs limites.

Mi-mars, un marathon nocturne de discussions avait mécontenté tout le monde et débouché sur des décisions, en particulier un mini-verrouillage le week-end pascal, annulées 48 heures plus tard.

Dans la foulée, Angela Merkel s’en était prise aux barons régionaux qui, selon elle, ne respectent pas les décisions adoptées en concertation. Elle avait menacé d’une reprise en main de la politique sanitaire.