(Minsk) La police biélorusse a contrecarré samedi l’organisation d’une manifestation de l’opposition à Minsk pour protester contre le président Alexandre Loukachenko, interpellant plus d’une centaine de personnes, selon une ONG locale.

Les partisans de l’opposition espéraient se rassembler en début d’après-midi dans le centre de la capitale biélorusse mais en ont été empêchés par une forte présence de la police, qui a bouclé plusieurs rues, une place et un parc de Minsk, selon une journaliste de l’AFP.

L’un des organisateurs du rassemblement, la populaire chaîne Telegram NEXTA, a appelé les manifestants à se rabattre sur des actions de protestations locales.

Selon l’organisation de défense des droits de l'homme Viasna, au moins 110 personnes ont été arrêtées dans tout le pays, dont cinq journalistes biélorusses.

Cette manifestation intervient alors que l’opposition en Biélorussie tente avec prudence d’insuffler une deuxième vie au grand mouvement de contestation qui a secoué le pays l’année dernière, affaibli par la répression constante orchestrée par le pouvoir d’Alexandre Loukachenko.

L’opposition conteste la réélection de M. Loukachenko, au pouvoir depuis 1994, à la présidentielle d’août, jugée frauduleuse.  

Le mouvement a rassemblé des dizaines de milliers de personnes dans les rues de Minsk et d’autres villes pendant des semaines avant de s’essouffler progressivement à coups d’arrestations massives, de violences ayant fait au moins quatre morts et de lourdes peines de prison qui continuent de tomber.

Jeudi, de petites actions symboliques de l’opposition avaient déjà mené à plus de 176 interpellations, selon Viasna. La police a par ailleurs procédé à des perquisitions chez plusieurs membres d’une organisation représentant la minorité polonaise et des arrestations avaient eu lieu les jours précédents.

La quasi-totalité des figures de la contestation ont été emprisonnées ou contraintes à l’exil, à l’instar de l’ex-candidate à la présidentielle et figure de proue du mouvement Svetlana Tikhanovskaïa, réfugiée en Lituanie.

Malgré les sanctions européennes et américaines visant Alexandre Loukachenko et des hauts responsables de son gouvernement, le président, soutenu par Moscou, n’a donné aucun signe d’ouverture et s’est borné à évoquer de vagues révisions constitutionnelles sans fixer de calendrier exact ou en détailler le contenu.