(Paris) L’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a annoncé jeudi avoir mis fin aux fonctions de chef de service de l’infectiologue Christian Perronne, pour avoir notamment affirmé que les malades de la COVID-19 représentaient une aubaine financière pour les médecins, « des propos considérés comme indignes de la fonction qu’il exerce ».

L’AP-HP indique également avoir déposé plainte devant l’Ordre des médecins contre le Dr Perronne, qui était jusqu’ici chef de service des maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine).

« Depuis plusieurs mois, dans un contexte de crise sanitaire, le Pr Christian Perronne a tenu des propos considérés comme indignes de la fonction qu’il exerce. Le collège de déontologie avait été saisi et l’avait souligné dans un avis qui avait été remis à l’intéressé qui n’en a pas tenu compte », explique l’AP-HP dans un communiqué.

L’infectiologue est dans le viseur de l’Ordre des médecins et de l’AP-HP depuis des propos polémiques autour de l’hydroxychloroquine cet été.

Il avait notamment affirmé qu’une large prescription de ce traitement, promu par le Pr Didier Raoult, mais dont les études ont conclu qu’il n’avait pas d’efficacité contre la COVID-19, aurait permis d’éviter 25 000 morts en France.

Il a également accusé des médecins du CHU de Nantes d’avoir « laissé crever (son) beau-frère » en refusant de lui prescrire ce traitement.  

En octobre, il avait par ailleurs fait polémique en dénonçant qu’« un médecin généraliste qui déclare un test Covid positif pour l’un de ses patients […] touche de l’argent » en plus de la consultation et en affirmant que pour les services de réanimation, ce serait le « jackpot » de garder « longtemps » des patients COVID-19.

La commission médicale d’établissement de l’AP-HP s’est prononcée le 1er décembre « par une motion […] qui a condamné des attaques ad hominem proférées publiquement à l’encontre d’un confrère » et l’établissement qui regroupe 39 hôpitaux en Île-de-France « a décidé de déposer une plainte auprès du conseil départemental de l’ordre des médecins ».

Le Conseil national de l’Ordre des médecins de France avait déjà saisi fin juin le conseil départemental des Hauts-de-Seine, dont dépend Christian Perronne, point de départ d’une procédure pouvant aboutir à des poursuites disciplinaires.