(Moscou) La Russie a annoncé mardi avoir enregistré 244 décès dus à la COVID-19 en 24 heures, un record depuis le début de l’épidémie, ajoutant que 90 % des lits d’hôpitaux réservés aux malades touchés par le coronavirus étaient désormais occupés, du fait d’une résurgence de la maladie.

Le pays a aussi comptabilisé pour le troisième jour consécutif plus de 13 000 nouveaux cas quotidiens, avec 13 868 contaminations répertoriées.

Au total, 1,32 million de cas ont été détectés depuis mars et 22 966 décès. Les autorités continuent de se prévaloir d’une mortalité plus faible qu’en Europe occidentale, aux États-Unis ou encore au Brésil.

Certains critiques jugent cependant le nombre de décès russes sous-estimé, la Russie ne comptant que les cas où la maladie de la COVID-19 est considérée comme la cause principale du décès.

Le précédent record de 232 décès en 24 heures avait été enregistré le 29 mai, en plein confinement.

Autre signe inquiétant, un vice-ministre russe de la Santé a déclaré mardi que les lits prévus pour les malades de la COVID-19 étaient proches de la saturation.

« Aujourd’hui, nos lits sont occupés à quasiment 90 % », a affirmé Oleg Gridnev, lors d’une conférence, cité par l’agence de presse Ria Novosti.

En outre, par rapport à la première vague de l’épidémie au printemps, les personnes âgées et fragiles sont cette fois plus touchées, selon un épidémiologiste de l’agence sanitaire russe.

« Malheureusement les données de cet automne montrent que la contagion “a pris de l’âge” et s’est déplacée principalement vers les personnes de plus de 65 ans », a affirmé mardi Alexandre Gorelov, également cité par Ria Novosti.

Au printemps, les seniors avaient reçu l’ordre de se confiner, ce qui n’est pas le cas actuellement. A Moscou, principal foyer épidémique, seule une recommandation en ce sens est en vigueur.

Malgré la résurgence de l’épidémie, les autorités russes affirment contrôler la situation et veulent à tout prix éviter de nouvelles mesures strictes de confinement, aux effets dévastateurs pour une économie qui était déjà atone avant la pandémie.

La Russie table par ailleurs sur l’efficacité du premier vaccin au monde contre le coronavirus, baptisé Spoutnik-V, comme le premier satellite spatial fabriqué par l’Union soviétique.

Il est actuellement testé sur 40 000 volontaires mais perçu avec scepticisme par de nombreux experts étrangers, notamment parce que les recherches russes n’ont pas été publiées et que le produit a été qualifié de succès inconditionnel après des tests très restreints sur quelques dizaines de personnes.

Une grande partie de l’élite politique russe a dit néanmoins s’être fait vacciner, Vladimir Poutine citant notamment l’exemple de l’une de ses filles. Et le gouvernement espère le déployer massivement dans le pays avant la fin de l’année.