(Milan) Le milliardaire octogénaire et ancien chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, positif au nouveau coronavirus et avec une légère infection aux poumons, était hospitalisé vendredi, un nouveau « combat » pour le « Cavaliere » qui a multiplié les ennuis de santé ces dernières années.

« Au moment où je vous parle, sa situation clinique est tranquille, réconfortante. Il n’est pas intubé, il respire de manière autonome, les paramètres sont rassurants », a déclaré à la presse son médecin traitant Alberto Zangrillo, également responsable du Département d’anesthésie et de réanimation de l’hôpital San Raffaele à Milan où se trouve son patient.

Le docteur Zangrillo a évoqué « une infection des poumons diagnostiquée à un stade précoce ».

Silvio Berlusconi « peut être défini comme un patient à risque en raison de son âge et de ses anciennes pathologies », a ajouté le médecin, ce qui explique son hospitalisation qui devrait durer « quelques jours ».

« L’humeur de Berlusconi n’est pas des meilleures », a-t-il reconnu, ayant dû « insister cette nuit » pour convaincre l’ex-chef du gouvernement de se faire hospitaliser.

Figure controversée, Silvio Berlusconi, qui aura 84 ans à la fin du mois, reste aussi très populaire en Italie malgré son style de vie bling-bling, les scandales et les mises en cause judiciaires : son hospitalisation faisait la une des journaux transalpins vendredi.

Silvio Berlusconi a annoncé mercredi soir avoir été déclaré positif à la COVID-19. Dans la foulée, deux de ses enfants, Barbara, 36 ans, et Luigi, 31 ans, ainsi que sa nouvelle compagne, Marta Fascina, 30 ans, l’ont également été.

« Je continue le combat », avait déclaré Silvio Berlusconi après l’annonce de sa positivité, assurant qu’il serait présent « dans la campagne électorale avec des interviews aux télévisions et dans les journaux ».

Des élections régionales auront lieu dans une quinzaine de jours en Italie ainsi qu’un référendum sur la réduction du nombre de parlementaires.

« Quatre fois 20 ans »

Jeudi soir, Berlusconi, élu en 2019 député européen, était de nouveau intervenu au téléphone à une réunion de son parti : « Je n’ai pas de fièvre, je n’ai pas de douleurs et je veux vous rassurer. Je vais assez bien, je vais continuer de travailler », avait-il dit quelques heures avant d’être hospitalisé.

Le fondateur de la société de portefeuille Fininvest et du groupe de télévision Mediaset, un des hommes les plus riches d’Italie, a été déclaré positif à son retour à Milan après une période de vacances en Sardaigne dans sa luxueuse villa.  

Au cours de ce séjour sarde, il a rencontré des personnes dont certaines ont été testées positives à la COVID-19 par la suite, dont Flavio Briatore, propriétaire du « Billionaire », un établissement pour VIP sur la Costa Smeralda, le paradis des fortunés en Sardaigne.

Silvio Berlusconi est le dernier de la liste des célébrités touchées par la COVID-19, avec le footballeur Neymar, le premier ministre Boris Johnson ou l’acteur Tom Hanks, entre autres.

Dans le monde, la pandémie a fait au moins 869 718 morts depuis fin décembre, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles vendredi à 11 h GMT (7h HE).  

L’hospitalisation de Silvio Berlusconi marque son énième retour au San Raffaele où il se fait soigner depuis des années.

Au printemps 2019, il a été opéré d’une occlusion intestinale dans cet hôpital, le même où il a subi une importante opération à cœur ouvert en juin 2016, sans compter des interventions mineures.

Silvio Berlusconi, connu pour son penchant pour les femmes jeunes et belles — sa compagne actuelle a 53 ans de moins que lui — a toujours utilisé sa vitalité comme argument politique.

« Nous autres de 1936, nous sommes des jeunes forts et tenaces. Même si l’âge avance, nous ne reculons pas devant les responsabilités auxquelles nous avons été appelés et que la vie continue de nous imposer […]. Au fond, en vrai nous n’avons pas 80 ans mais bien quatre fois 20 ans », avait-il écrit en 2016 dans ses vœux d’anniversaire au pape François.

Sa voix porte toujours auprès de millions d’Italiens pour qui il représente un âge d’or de l’économie péninsulaire, mise à mal par les crises financières et l’endettement de son État.