(Londres) Et si le bilan britannique de la COVID-19 était moins élevé qu’il n’y paraît ? Le gouvernement britannique a demandé vendredi un « examen urgent » de la manière dont sont comptabilisés les morts du nouveau coronavirus, après la publication d’une étude suggérant une possible surévaluation.

Avec plus de 45 000 morts, le Royaume-Uni est le pays le plus durement touché en Europe par le nouveau coronavirus, et la gestion de la crise par le gouvernement conservateur de Boris Johnson est vertement critiquée.

Le lièvre a été levé par l’Université d’Oxford, dans une étude intitulée « Pourquoi personne ne peut jamais guérir de la COVID-19 en Angleterre - une anomalie statistique ».

Selon la méthode utilisée par les autorités sanitaires anglaises (Public Health England-PHE), « un patient qui a été déclaré positif, mais a été soigné avec succès et a pu quitter l’hôpital, sera compté comme mort de la COVID-19 même s’il a eu une attaque cardiaque ou s’est fait écraser par un autobus trois mois plus tard ».

Le ministre de la Santé Matt Hancock « a demandé à Public Health England de procéder à un examen urgent de la manière dont les statistiques des décès sont rapportées, afin d’apporter plus de clarté sur le nombre de décès liés à la COVID-19 », a annoncé le ministère dans un communiqué.

Quand un patient meurt, le registre central du NHS, le service public de santé britannique, est averti. La liste de tous les cas confirmés est passée en revue chaque jour pour vérifier si des patients sont morts.

« PHE ne semble pas tenir compte de la date du résultat du test COVID, ni du fait que la personne ait été soignée avec succès et soit sortie de l’hôpital. Toute personne qui a été testée positive à la COVID-19 mais qui est décédée par la suite, qu’elle qu’en soit la cause, est incluse dans les chiffres des décès COVID de PHE », soulève l’étude, qui n’a pas fait l’objet d’une évaluation par un comité de lecture.

Elle souligne qu’il est temps de « réparer cette erreur statistique qui conduit à une surexagération des décès associés à la COVID » et propose de retenir les décès hors milieu hospitalier qui surviendraient dans les 21 jours d’un test positif.

« Bien que cela puisse paraître simple, il n’y a pas de méthode agréée par l’OMS pour compter le nombre de morts de la COVID-19 », a réagi Susan Hopkins, une responsable de PHE.

« Nous devons nous rappeler qu’il s’agit d’une infection nouvelle et émergente, et qu’il y a de plus en plus de preuves de problèmes de santé à long terme chez certaines personnes qui ont été affectées », a-t-elle ajouté, estimant toutefois « le moment venu pour revoir comment sont calculés les morts ».