(Glasgow) La santé mentale des réfugiés confinés dans des hôtels s’est détérioré pendant la pandémie, a expliqué samedi à l’AFP la responsable d’une association, au lendemain de l’attaque au couteau ayant fait six blessés dans un hôtel hébergeant des demandeurs d’asile à Glasgow.

« On leur a dit de rester à l’intérieur de leurs hôtels pendant cette pandémie. Et cela fait maintenant trois mois. On les a laissés dans ces conditions et le nombre de cas de personnes déclarant être suicidaires, exprimant des pensées suicidaires ou souffrant de dépression sévère à la suite de ce confinement a explosé », a expliqué à un journaliste de l’AFP Robina Qureshi, directrice exécutive de Positive Action Scotland, association d’aide aux réfugiés et migrants sans abri.

Elle a dit ne pas avoir été surprise par l’incident. « Quand j’ai réalisé que c’était un hôtel où il y avait des personnes vulnérables, des demandeurs d’asile, je n’ai pas été surprise. J’ai pensé que quelqu’un avait pété les plombs ».

Une autre association a dit avoir exprimé à plusieurs reprises son inquiétude sur le sort des demandeurs d’asile hébergés en hôtels.

« Nous sommes totalement bouleversés par ce qui s’est passé », a déclaré Sabir Zazai, responsable du Scottish Refugee Council, dans un communiqué.

« Nous avons exprimé à maintes reprises au cours des trois derniers mois notre préoccupation au sujet de l’hébergement à l’hôtel de personnes relevant du système d’asile », a-t-il expliqué. « Nous avons toujours considéré que les personnes qui se trouvent en Écosse pour demander l’asile ont besoin et méritent un logement sûr et sécurisé-un foyer-pour reconstruire leur vie. L’hébergement temporaire ne peut jamais remplir cette condition. »

Les six victimes étaient toujours hospitalisées samedi, a indiqué la police écossaise. Il s’agit d’un policier de 42 ans, qui se trouve dans un « état stable » selon la police, de trois demandeurs d’asile et deux membres du personnel de l’hôtel. Les blessés sont âgés de 17 à 53 ans et l’un se trouve dans un état critique mais stable.

L’auteur de cette attaque, qui n’est pas considérée comme « terroriste » par les enquêteurs, a été tué par la police vendredi.