(Stockholm) Les autorités suédoises ont dénoncé vendredi la décision de l’Organisation mondiale de la santé de classer le royaume nordique parmi les pays « à forte résurgence » de cas de nouveau coronavirus, évoquant une « mauvaise interprétation totale » des données suédoises.

La branche Europe de l’OMS avait inclus la veille la Suède, qui a choisi une approche isolée en Europe en ne confinant pas sa population pour lutter contre le nouveau coronavirus, dans une liste de 11 pays au total où « l’accélération de la transmission a entraîné une forte résurgence » du virus.

Dans cette liste figurent aussi l’Arménie, la Moldavie, la Macédoine du Nord, l’Azerbaïdjan, le Kazakhstan, l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, le Kirghizstan, l’Ukraine et le Kosovo.

Dans ces pays, « l’accélération de la transmission a entraîné une forte résurgence. Si cette dernière n’est pas maîtrisée, elle amènera les systèmes de santé d’Europe au bord du gouffre, une fois de plus », avait déclaré le directeur de la branche Europe de l’OMS, Hans Kluge, en conférence de presse.  

Une déclaration jugée vendredi « très grave » par l’épidémiologiste suédois Anders Tegnell, de l’Agence de santé publique, interrogé par la télévision publique suédoise.

« Nous avons un nombre croissant de cas détectés en Suède, mais c’est parce que nous dépistons beaucoup plus qu’auparavant », a plaidé le médecin scandinave.

Dans le même temps, a-t-il expliqué, « les admissions dans les hôpitaux et en soins intensifs diminuent ». Selon les données officielles, une dizaine de personnes sont admises en soins intensifs chaque jour en ce moment, contre environ 40 lors du pic en avril.

Plus tard dans la journée, dans un courriel à l’AFP, l’OMS Europe a reconnu que « le gouvernement avait augmenté les tests de dépistage, ce qui se reflète dans le nombre de nouveaux cas signalés depuis début juin » et dit « observer plusieurs tendances très positives » dans le royaume, notamment une diminution du nombre de nouveaux décès liés au virus.

En un mois, les tests de dépistage liés à la maladie COVID-19 ont doublé en Suède, pour atteindre plus de 61 000 tests hebdomadaires mi-juin, selon les données de l’Agence publique de santé. Une campagne de tests massive a été annoncée en avril mais a mis près de deux mois à se mettre en place.

Cependant, juge l’OMS, la Suède est actuellement « toujours confrontée à la transmission communautaire ». L’organisation n’a pas précisé si elle retirait le royaume nordique de la liste des 11 pays cités.

Vendredi, le bilan en Suède a atteint 5280 morts, avec 50 nouveaux décès enregistrés en 24 heures. Rapporté à sa population, le pays scandinave affiche le cinquième plus mauvais taux de mortalité COVID dans le monde, cinq à douze fois supérieur à ceux de ses voisins nordiques (Norvège, Finlande, Danemark).