(Londres) Le chef du gouvernement britannique Boris Johnson et son ministre de la Santé ont annoncé vendredi avoir été contaminés par le nouveau coronavirus, tout en assurant continuer à assumer leur rôle face à la pandémie qui s’accélère, avec 759 morts au Royaume-Uni.

Avant le dirigeant conservateur, qui est âgé de 55 ans, seul le prince Albert II de Monaco avait été officiellement déclaré atteint par la COVID-19 parmi les chefs d’État ou de gouvernement. La chancelière allemande Angela Merkel et le premier ministre canadien Justin Trudeau se sont quant à eux mis en isolement après avoir été en contact avec des personnes déclarées positives.

« J’ai développé de légers symptômes au cours des dernières 24 heures et j’ai été déclaré positif au coronavirus », a expliqué Boris Johnson sur Twitter. « Je reste confiné mais je continuerai à diriger la riposte du gouvernement par vidéoconférence alors que nous combattons le virus », a-t-il écrit.

Début mars, Boris Johnson s’était vanté de continuer à « serrer la main à tout le monde », y compris dans un hôpital où se trouvaient des patients victimes du nouveau coronavirus.  

Dans une vidéo publiée sur Twitter, il a raconté avoir eu de la fièvre et une « toux persistante » et avoir passé un test sur le conseil des médecins. Paraissant en forme, assis à son bureau en costume cravate, il a remercié « tous ceux qui font ce que je fais, travailler de chez moi, afin d’arrêter la diffusion de ce virus de foyer à foyer ».

Il va rester confiné dans son appartement à Downing Street pendant sept jours, a précisé son porte-parole, contre les 14 jours recommandés.

Sa compagne Carrie Symonds attend un bébé pour l’été. Selon plusieurs médias britanniques, elle ne réside pas en ce moment à Downing Street, demeurant confinée en application des recommandations faites aux femmes enceintes.

Le ministre de la Santé Matt Hancock a déclaré dans la foulée avoir été lui aussi déclaré positif, affirmant présenter des « symptômes légers ».

Après le prince Charles, également atteint mais en bonne santé selon ses services, les cas se multiplient au Royaume-Uni, touché au plus haut niveau de l’État.

D’autres ministres ou responsables politiques pourraient être contaminés. Le chef du gouvernement a en effet répondu aux questions des députés mercredi à la Chambre des communes et a posé jeudi soir aux côtés du ministre des Finances Rishi Sunak, applaudissant le personnel soignant devant le 10, Downing Street.

Plus de 700 morts

La nouvelle de sa maladie montre que « tout le monde est susceptible d’être contaminé », a souligné Jonathan Ball, professeur en virologie moléculaire à l’université de Nottingham, dans un communiqué.

Il note que « ce sont exactement les syndromes légers » expérimentés par Boris Johnson « qui ont permis à ce virus de se diffuser si largement ».

Avant le premier ministre, le prince Charles, 71 ans, avait été diagnostiqué positif.

Élisabeth II, 93 ans, se trouve, pour sa part, depuis le 19 mars au château de Windsor, à une quarantaine de kilomètres à l’ouest de Londres.

La reine est en « bonne santé », a assuré vendredi le palais de Buckingham. Elle a rencontré Boris Johnson pour la dernière fois le 11 mars, leurs deux derniers entretiens hebdomadaires ayant eu lieu au téléphone, et le prince Charles le 12.

« Trooping the colour », une parade qui célèbre en juin l’anniversaire d’Élisabeth II - qui doit fêter ses 94 ans le 21 avril - prendra cette année une forme différente, qui reste à définir, a annoncé le palais.

La propagation de la COVID-19 s’est accélérée ces derniers jours au Royaume-Uni, les autorités y ayant recensé 181 morts en 24 heures. Le dernier bilan s’élève à 759 décès et 14 579 cas de contamination officiellement enregistrés, a annoncé vendredi le gouvernement, qui a ordonné mardi un confinement strict pour freiner la propagation du virus.