(Londres) Le gouvernement britannique a refusé mercredi que le Parlement cesse de siéger physiquement après qu’une députée et secrétaire d’État a été déclarée positive au nouveau coronavirus et s’apprête à annoncer jeudi de nouvelles mesures pour faire face. 

Rory Stewart, ancien député conservateur qui est désormais candidat sans étiquette à la mairie de Londres, a estimé sur Twitter que les membres de la chambre basse du Parlement « devraient arrêter de se réunir en personne ».

« Les députés courent un grand risque à cause de contacts très fréquents et des grandes réunions », a-t-il tweeté. « Ils risquent de s’infecter mutuellement au Parlement, puis d’infecter d’autres personnes. »

PHOTO D’ARCHIVES HENRY NICHOLLS, REUTERS

La députée Nadine Dorries, le 12 juin dernier, à un événement du parti conservateur, à Londres.

« Nous maintiendrons le Parlement ouvert » afin que le gouvernement puisse rendre des comptes, a répondu dans la soirée le ministre de la Santé Matt Hancock.

« Notre démocratie est le fondement de notre manière de vivre », a-t-il déclaré face aux députés, ajoutant que la Chambre des communes pourrait avoir à « fonctionner différemment ».

Le gouvernement doit de nouveau réunir son cabinet de crise jeudi, a annoncé le ministre.

Selon un porte-parole du premier ministre Boris Johnson, le gouvernement doit décider de passer à une nouvelle phase de son plan d’action. Celle-ci vise à retarder au maximum le pic de l’épidémie dans le pays vers les beaux jours, afin de tenter notamment d’amortir la pression sur les services de santé.

Cet appel à suspendre les séances au Parlement est intervenu après que Nadine Dorries, députée conservatrice et secrétaire d’État à la Santé, a annoncé mardi soir être contaminée par la COVID-19.

Elle avait assisté la semaine précédente à un événement en présence du premier ministre Boris Johnson, mais une source de Downing Street a assuré qu’ils n’avaient pas eu de contact rapproché.  

Selon cette même source, le premier ministre ne présente aucun symptôme et n’a pas besoin d’être testé, bien qu’il continue à suivre de près les recommandations des autorités de santé, se lavant régulièrement les mains.  

Une députée de l’opposition travailliste, Rachael Maskell, a cependant expliqué mercredi sur Twitter que le service public de santé britannique (NHS) lui avait demandé de se mettre en quarantaine après un contact avec Mme Dorries la semaine précédente, sans pour autant qu’elle présente des symptômes.  

Au Royaume-Uni, le coronavirus a contaminé 456 personnes et fait huit morts, selon le dernier bilan des autorités de santé mercredi.