La mairesse socialiste de Paris Anne Hidalgo a dénoncé mercredi un «déni de réalité» de la part de l'État français sur les campements de migrants de la ville, où elle compte pour sa part aménager toilettes et points d'eau.

«Le dispositif mis en place par l'État après la fermeture du centre humanitaire ne marche pas», a affirmé Mme Hidalgo en allusion au centre de premier accueil qui servait de sas aux migrants jusqu'en mai 2018. «C'est le chaos aux portes de Paris», a-t-elle déploré.

Mme Hidalgo, qui avait déjà interpellé l'État la semaine dernière, s'exprimait depuis ces campements où les dernières maraudes de l'association France terre d'asile ont recensé entre 900 à 1800 personnes.

«On se heurte à un déni de réalité», notamment sur les déboutés et de «dublinés» (censés être renvoyés vers le pays où ils ont demandé l'asile), a ajouté Mme Hidalgo, affirmant que «la réponse du préfet est de dire que ces gens n'existent pas».

Le préfet d'Île-de-France, Michel Cadot, avait vivement riposté la semaine dernière en soulignant le «travail colossal» mené par l'État sur le sujet avec plus de 2000 prises en charge depuis le début 2019.

Déplorant que «la dignité n'existe pas» sur ces campements - notamment porte de la Chapelle, au nord de Paris, où plus de 400 tentes se serrent sous la bretelle d'autoroute - Mme Hidalgo a annoncé que la ville allait «mettre en place des toilettes et des points d'eau».

«Il y a un problème d'hébergement à prendre à bras-le-corps» et «pour les personnes dans les tentes, on va regarder avec les associations comment essayer d'organiser un peu mieux cet accueil», a-t-elle ajouté.

Une vingtaine d'associations et de collectifs d'aide aux migrants en France ont annoncé mercredi une journée de mobilisation le 9 avril pour dénoncer cette situation «dramatique».