Le ministère italien de la Justice a ouvert une enquête préliminaire après qu'un tribunal d'appel eut infirmé une condamnation pour viol, en partie parce que la femme qui aurait été agressée serait trop laide «pour être crédible».

Ce jugement avait suscité l'indignation en Italie. Une foule en colère s'est massée lundi devant le tribunal de la ville d'Ancône.

La décision en appel avait été rendue en 2017 par un comité de juges composé entièrement de femmes, mais les raisons qui la sous-tendaient n'ont été dévoilées que tout récemment, quand le plus haut tribunal d'Italie a infirmé le jugement et ordonné la tenue d'un nouveau procès.

Deux Péruviens avaient été reconnus coupables du viol d'une Péruvienne à Ancône, en 2015. Ils ont été blanchis en appel quand le tribunal a estimé que la présumée victime n'était pas crédible. La cour avait alors noté que les suspects ne trouvaient pas la femme attirante et qu'ils la jugeaient trop «masculine».

Un des suspects trouvait apparemment la femme si laide qu'il lui avait donné le surnom de «viking» dans son téléphone portable.

La femme est depuis rentrée au Pérou. Son avocate, Cinzia Molinaro, a dit qu'elle a été si grièvement blessée aux parties génitales lors de l'agression qu'elle a eu besoin d'une intervention chirurgicale.

Le ministère de la Justice a assuré qu'il mènerait «l'enquête préliminaire nécessaire» concernant le verdict du tribunal d'appel.