La Russie a déclaré vendredi que la nouvelle stratégie de défense antimissile du Pentagone allait déclencher une course aux armements dans l'espace et nuire à la stabilité mondiale.

Cette déclaration russe a été faite en réponse à l'examen de la défense antimissile dévoilé par l'administration américaine, jeudi, lors de la visite du président Donald Trump au Pentagone.

La nouvelle stratégie du Pentagone prévoit un nouveau réseau de capteurs spatiaux et d'autres systèmes de haute technologie pour détecter et abattre plus rapidement les missiles entrants. Elle affirme clairement que les nouvelles technologies de défense sont nécessaires pour contrer les armes de pointe développées par la Russie et la Chine, ainsi que les menaces de la Corée du Nord et de l'Iran.

Le ministère russe des Affaires étrangères a décrit la nouvelle stratégie américaine comme une preuve du « désir de Washington d'assurer une domination militaire incontestée dans le monde ».

Le ministère a prévenu que l'expansion du système américain de défense antimissile « lancera inévitablement une course aux armements dans l'espace qui aura des conséquences négatives sur la sécurité et la stabilité internationales ».

« Contrairement à ce que disent les auteurs de l'examen, la mise en oeuvre de ces plans et de ces approches ne renforcera pas la sécurité des États-Unis et de leurs alliés », a souligné le ministère dans une déclaration. « Tenter de s'engager dans cette voie aura l'effet inverse et portera un autre coup dur à la stabilité internationale. »

Donald Trump, dans un discours prononcé au Pentagone, a déclaré que l'espace était le nouveau domaine de combat et a promis que les États-Unis développeraient un système de défense antimissile sans égal pour se protéger contre les menaces hypersoniques avancées, entre autres.

Le ministère russe des Affaires étrangères a décrit l'examen du Pentagone comme une tentative de reproduire les plans de défense antimissile à la Star Wars du président Ronald Reagan, mais à un nouveau niveau technologique.

Plus tôt vendredi, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a de nouveau rejeté les accusations américaines de violation par la Russie du Traité de 1987 sur les forces nucléaires de portée intermédiaire, accusant Washington de n'avoir fourni aucune preuve.

Les États-Unis ont accusé la Russie d'avoir testé et déployé un missile contrevenant aux dispositions du traité FNI interdisant la production, les essais et le déploiement de missiles terrestres et de missiles balistiques d'une portée de 500 à 5500 km. Washington a annoncé qu'il suspendrait ses obligations en vertu du traité si la Russie ne se conformait pas d'ici le 2 février.

M. Lavrov a insisté sur le fait que le missile russe avait été lancé à la portée autorisée par le traité.

« S'ils croient que la portée est excessive, ils doivent avoir des images satellites ou autre chose, mais ils ne nous ont rien montré », a-t-il indiqué à l'issue d'entretiens avec le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas.

M. Maas a appelé la Russie à détruire le type de missile considéré par les États-Unis comme une violation du traité, affirmant qu'il ne pensait pas que « quiconque en Europe aimerait voir le début d'une nouvelle course aux armements ».

M. Lavrov a affirmé que les États-Unis avaient clairement indiqué lors de communications diplomatiques en octobre que la décision de M. Trump d'abandonner le pacte n'était pas sujette à des discussions.

« Nos homologues américains nous ont dit lors de contacts officiels [...] que la décision est définitive et irréversible et que toute déclaration sur l'intention des États-Unis de sortir du traité FNI n'est pas une "invitation au dialogue" », a-t-il déclaré.