L'Église s'engage à combattre les violences sexuelles sur mineurs, « l'un des crimes les plus vils et les plus néfastes possibles », a déclaré lundi le pape François lors de ses voeux au corps diplomatique accrédité auprès du Saint-Siège.

Cette déclaration intervient après une année 2018 mouvementée marquée par la révélation d'une série de scandales d'agressions sexuelles commises par le clergé notamment aux États-Unis et au Chili.  

En France, le cardinal Philippe Barbarin, un proche du pape, et cinq autres ex-responsables de son diocèse sont jugés lundi à Lyon pour « non-dénonciation » d'agressions sexuelles sur de jeunes scouts, perpétrées par un prêtre du diocèse, Bernard Preynat, entre 1986 et 1991.

L'Église s'engage à combattre les agressions sexuelles sur mineurs, « l'un des crimes les plus vils et les plus néfastes possibles », a dit le pape François devant les diplomates auprès du Saint-Siège.

Ces agressions « balaient inexorablement le meilleur de ce que la vie humaine réserve à un innocent, en causant des dégâts irréparables pour le reste de l'existence », a souligné le souverain pontife argentin.

« Le Saint-Siège et l'Église tout entière s'engagent à combattre et à prévenir de tels délits et leur dissimulation, pour établir la vérité des faits dans lesquels sont impliqués des ecclésiastiques et pour rendre justice aux mineurs qui ont subi des violences sexuelles, aggravées par des abus de pouvoir et de conscience », a ajouté le pape.  

Le 21 décembre, lors de ses voeux annuels devant la Curie romaine (gouvernement du Saint-Siège), le pape avait déjà promis de ne « plus jamais » laisser impunies de telles « abominations » au sein de l'Église.

Il avait aussi demandé aux criminels sexuels au sein de l'Église, mais également dans toutes les autres sphères de la société, de se livrer eux-mêmes à la justice de leur pays.

Le pape a convoqué au Vatican pour la fin février 2019 les présidents des conférences épiscopales du monde entier pour un sommet très attendu sur « la protection des mineurs ». Pour s'y préparer, les participants devront rencontrer des victimes d'agressions sexuelles commises par le clergé dans leurs pays respectifs.

Cette rencontre « entend être un pas supplémentaire sur le chemin de l'Église, pour faire une pleine lumière sur des faits et adoucir les blessures causées par de tels délits », a souligné lundi le pape devant le corps diplomatique.

Dans son discours fleuve annuel au corps diplomatique, le pape a évoqué de nombreuses autres « plaies » de société à travers le monde, en particulier les violences faites aux femmes.  

« Devant la plaie des abus physiques et psychologiques sur les femmes, il y a urgence à redécouvrir des formes de relations justes et équilibrées, basées sur le respect et sur la reconnaissance réciproque, dans lesquels chacun puisse exprimer de manière authentique sa propre identité », a plaidé le pape.

L'occasion pour François toutefois d'exprimer son total désaccord avec « la promotion de certaines formes d'indifférenciation » entre les sexes qui « risque de dénaturer l'être humain lui-même, homme ou femme ».  

Le pape a également mis en exergue « la discrimination persistante des femmes dans le milieu du travail ».