(New York) Le premier ministre britannique Boris Johnson a appelé lundi à négocier un accord nucléaire avec l’Iran « meilleur » que celui de 2015 rejeté par Donald Trump, et estimé que le président américain était le mieux placé pour le faire.

« Faisons un meilleur accord », a déclaré le dirigeant britannique dans une interview à la chaîne américaine NBC, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU à New York. « Je crois qu’il y a un type qui peut arriver à un meilleur accord… et c’est le président des États-Unis. Faisons un accord Trump. »

Il a aussi appelé à « un meilleur accord » en marge d’une rencontre à New York avec le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel.

Depuis que Donald Trump est sorti en 2018 de l’accord international avec l’Iran connu sous ses initiales JCPOA les pays européens signataires (France, Royaume-Uni, Allemagne) insistaient pour sauver ce texte.

L’accord prévoit de limiter les activités nucléaires iraniennes pour empêcher Téhéran d’arriver à l’arme atomique, en échange d’un allègement des sanctions économiques qui étranglent l’Iran.

Si Français et Allemands n’ont pas pris position aussi clairement pour un nouvel accord jusqu’ici, Emmanuel Macron a semblé lui aussi évoluer vers un possible abandon de l’accord.

« Je ne suis pas fétichiste sur le JCPOA », a-t-il notamment déclaré à des journalistes qui voyageaient avec lui à New York. « Force est de constater que les deux principaux protagonistes sont en train de décider d’en sortir. L’un en est sorti, l’autre est en train de nous dire que le 6 novembre, il va en sortir. »

L’Iran a commencé à se désengager des limites fixées par l’accord de 2015 à son programme nucléaire en réaction aux sanctions américaines, et a menacé d’aller plus loin cet automne.

Selon le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif, c’est « l’incapacité » des Européens « à respecter leurs engagements sans la permission des États-Unis » qui a poussé Téhéran à prendre ces décisions.

Dans un tweet, il a appelé les Européens à « ne pas singer les demandes absurdes des États-Unis qui sont incompatibles avec le JCPOA ». « Pas de nouvel accord avant que l’accord actuel soit respecté », a-t-il insisté.

Le président iranien Hassan Rohani est arrivé lundi après-midi à New York, où il devait avoir notamment une rencontre avec Emmanuel Macron. Aucune rencontre avec le président Donald Trump n’est prévue, même si le président américain a indiqué ne « rien exclure ».