(Londres) Le ministère britannique des Affaires étrangères a accusé mardi l’Iran d’avoir manqué à sa parole en livrant du pétrole en Syrie et a convoqué l’ambassadeur iranien au Royaume-Uni pour « condamner les actions » de Téhéran.

« L’Iran a de manière répétée donné des assurances […] que son pétrolier Adrian Darya 1 ne livrerait pas de pétrole à des entités qui font l’objet de sanctions en Syrie », a affirmé le ministère dans un communiqué.

« Mais il est maintenant clair que l’Iran a enfreint ces assurances et que du pétrole a été livré à la Syrie et au régime meurtrier d’Assad », a-t-il ajouté.

Londres compte aborder cette « violation inacceptable des normes internationales » aux Nations unies « plus tard dans le mois ». Pour Dominic Raab, le chef de la diplomatie britannique cité dans le communiqué, le « comportement » de l’Iran « vise à perturber la sécurité régionale ».

Le 4 juillet, le pétrolier iranien Grace 1, battant pavillon panaméen, avait été arraisonné au large de Gibraltar (extrême sud de l’Espagne) par la police et les douanes de ce territoire britannique.

Le gouvernement de Gibraltar et les États-Unis soupçonnaient la cargaison (2,1 millions de barils de pétrole) d’être destinée à la Syrie, cible depuis le début du conflit en 2011 de sanctions qui touchent son secteur pétrolier. Téhéran avait nié ces allégations.

Le chef du gouvernement de Gibraltar Fabian Picardo avait ensuite dit avoir reçu la promesse écrite de l’Iran de ne pas envoyer en Syrie les barils de pétrole que le navire transportait, ce qu’avait aussi démenti Téhéran.

« Nous attendons maintenant des détails sur la destination finale du pétrole avant de faire d’autres commentaires », a réagi mardi Fabian Picardo. Mais « si l’Iran n’a pas honoré son engagement écrit » et a donc effectué une « volte-face massive », ce pays « apparaîtra vraiment comme sournois et non fiable » sur la scène internationale, a prévenu M. Picardo.

Après avoir été autorisé à repartir le 15 août, le pétrolier renommé Adrian Darya 1 avait quitté Gibraltar le 18, sous pavillon iranien, malgré une demande de dernière minute des États-Unis de prolonger l’immobilisation de ce navire, qui a fini par être placé sur la liste noire de Washington.