(Paris) Le ministre français de la Transition écologique François de Rugy, au centre d’une polémique sur des dépenses excessives, a annoncé avoir présenté sa démission du gouvernement mardi matin, s’estimant victime d’un « lynchage médiatique ».

Le site d’investigation Mediapart avait dénoncé l’organisation de « dîners privés fastueux » par M. de Rugy, lorsqu’il était président de l’Assemblée nationale en 2017 et 2018.  

« Les attaques et le lynchage médiatique dont ma famille fait l’objet me conduisent aujourd’hui à prendre le recul nécessaire […] La mobilisation nécessaire pour me défendre fait que je ne suis pas en mesure d’assumer sereinement et efficacement la mission que m’ont confiée le Président de la République et le premier ministre » Édouard Philippe, a écrit le ministre dans un communiqué.

« Dès lors, j’ai présenté ma démission au premier ministre ce matin », a-t-il ajouté.

Le ministre a précisé avoir déposé une plainte en diffamation contre Mediapart.

Le numéro deux du gouvernement, qui devait présenter mardi au Sénat le projet de loi énergie et climat, s’est entretenu mardi matin avec Édouard Philippe. Son passage devant les députés lors des questions au gouvernement à 14 h 00 s’annonçait difficile.

Les révélations par Mediapart de dîners fins au champagne organisés quand M. de Rugy présidait la chambre basse du Parlement français ou de travaux dans son logement de fonction au ministère avaient sérieusement fragilisé le ministre, qui s’était défendu tout le week-end sur ces informations en cascade.

M. de Rugy estime que « depuis le début de la semaine dernière, Mediapart (l’) attaque sur la base de photos volées, de ragots, d’approximations, d’éléments extérieurs à ma fonction ». « La volonté de nuire, de salir, de démolir, ne fait pas de doute. Je suis soumis à un feu roulant de questions nouvelles et contraint de parer sans cesse à de nouvelles attaques », déplore-t-il.

« Face aux contre-vérités de Mediapart », il annonce avoir « déposé (mardi) matin une plainte pénale en diffamation ».

Le ministre « remercie » pour autant le président et le premier ministre « de la confiance qu’ils (lui) ont témoignée » et leur redit sa « fidélité ».

M. de Rugy paraissait bénéficier du soutien de l’exécutif. De Belgrade où il était en visite, Emmanuel Macron avait dit lundi soir avoir « demandé au premier ministre d’apporter toute la clarté » sur cette affaire afin de prendre des décisions sur la base « de faits », estimant que « sinon, ça devient la République de la délation ».