(Barcelone) Le président indépendantiste de la région espagnole de Catalogne va être jugé pour désobéissance pour avoir refusé de retirer des symboles séparatistes d’édifices publics, a annoncé vendredi la justice.

Le tribunal supérieur de justice de Catalogne, plus haute instance judiciaire de la région du nord-est de l’Espagne, a indiqué avoir ordonné l’ouverture d’un procès contre Quim Torra « pour un délit de désobéissance ». La date du procès doit encore être communiquée.

Le parquet réclame 20 mois d’inéligibilité à son encontre. Une telle condamnation l’empêcherait de rester président de la région.

Dans une entrevue au média Publico, le président catalan estime que cette ouverture de procès « est la constatation d’une volonté politique de gagner dans les tribunaux ce que l’État ne gagne pas dans les urnes ».

« Oui, j’ai désobéi », reconnaît Quim Torra, justifiant cette désobéissance au nom de la « liberté d’expression ». « Chaque droit qu’ils nous refusent, nous l’exercerons à nouveau », promet-il.

L’affaire remonte à mars dernier. L’autorité électorale espagnole avait alors ordonné à Quim Torra de retirer les symboles indépendantistes des édifices publics de la région afin de garantir la neutralité institutionnelle durant la campagne des élections législatives de la fin avril.

Une banderole sur la façade du siège du gouvernement catalan à Barcelone portant le slogan « Liberté pour les prisonniers politiques et les exilés », et sur laquelle figurait un ruban jaune, était visée en particulier.  

Le ruban jaune est utilisé par les indépendantistes pour réclamer la libération de leurs dirigeants en détention provisoire et jugés cette année pour leur rôle dans la tentative de sécession de la région en 2017.

Après avoir ignoré à deux reprises le délai imposé par l’autorité électorale, le gouvernement catalan avait nargué les autorités en recouvrant cette banderole par une autre banderole similaire mais où figurait un ruban blanc barré d’un trait rouge à la place du ruban jaune.

M. Torra avait ensuite fini par céder en la retirant avant l’intervention de la police.