Le président turc Recep Tayyip Erdogan a vivement critiqué samedi la décision du chancelier autrichien de fermer des mosquées dans le cadre d'une offensive contre l'«islam politique», mettant en garde contre une «guerre entre les Croisés et le Croissant».

«Ces mesures prises par le premier ministre autrichien sont, je le crains, en train de mener le monde vers une guerre entre les Croisés et le Croissant», a déclaré M. Erdogan dans un discours à Istanbul dans la soirée.

Le croissant de lune est l'un des symboles qui sont régulièrement associés à l'islam.

Les déclarations de M. Erdogan surviennent au lendemain de l'annonce faite par le gouvernement conservateur du chancelier Sebastian Kurz de mesures visant, selon lui, à lutter contre l'«islam politique».

Parmi ces mesures, figurent la fermeture prochaine de sept mosquées et la possible expulsion de dizaines d'imams financés par la Turquie.

«Ils disent qu'ils vont bouter hors d'Autriche nos hommes de religion. Croyez-vous que nous ne réagirons pas si vous faites une telle chose? Cela signifie que nous allons devoir faire quelque chose», a déclaré M. Erdogan, sans autres précisions.

Vendredi, le porte-parole du président turc avait déjà dénoncé l'annonce faite par l'Autriche comme une mesure résultant, selon lui, de «la vague populiste, islamophobe, raciste et discriminatoire» dans ce pays.

Environ 360 000 personnes d'origine turque vivent en Autriche, dont 117 000 ont la nationalité turque.

Les relations entre Ankara et Vienne sont particulièrement tendues depuis la tentative de putsch contre M. Erdogan en juillet 2016 qui a été suivie d'une répression de grande ampleur.

Les propos du président turc surviennent par ailleurs avant les élections anticipées cruciales du 24 juin.

Le gouvernement autrichien a explicitement interdit aux responsables turcs d'organiser des rallyes en Autriche en vue de ce double scrutin présidentiel et législatif.