Le Parlement de l'Écosse pourrait tenter d'empêcher le Royaume-Uni de quitter l'Union européenne (UE), a affirmé la première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, dimanche, dans la foulée du référendum historique de jeudi.

Déterminée à maintenir l'Écosse au sein de l'UE, Mme Sturgeon a déclaré en entrevue avec la BBC qu'elle conseillerait au Parlement écossais de ne pas accorder son «consentement législatif» au retrait du Royaume-Uni de l'organisation de 28 nations.

Elle a indiqué que cette mesure pourrait bien faire capoter le projet.

Les électeurs de l'Écosse et de l'Irlande du Nord ont voté pour que le Royaume-Uni reste membre de l'UE, mais le rôle que pourrait jouer le Parlement écossais dans la décision définitive n'est pas clair.

Dimanche, Nicola Sturgeon a dit avoir de la difficulté à croire que l'approbation de l'Écosse n'était pas un prérequis pour lancer le processus de séparation.

Elle a cependant reconnu que le gouvernement britannique n'était sans doute pas du même avis et qu'il faudrait voir ce que les discussions à ce sujet donneraient.

L'Écosse pourrait représenter une menace parce que sa première ministre a également annoncé que la tenue d'un autre référendum sur l'indépendance de la région semi-autonome était «très probable» en raison de la décision du Royaume-Uni de se retirer de l'UE.

Le Parti national écossais, la formation politique de Mme Sturgeon, ne bénéficie pas d'une majorité absolue au Parlement de l'Écosse, qui a été créé en 1998 dans le cadre du processus de dévolution du pouvoir au Royaume-Uni. La leader est toutefois sortie indemne de la campagne référendaire.

Ce n'est pas le cas du leader du Parti travailliste, Jeremy Corbyn, que ses propres troupes souhaitent voir démissionner à la suite de la victoire des partisans de la sortie du Royaume-Uni de l'UE.

Les travaillistes étaient en faveur du maintien du pays au sein de l'organisation, mais certaines sources ont estimé que la campagne terne menée par M. Corbyn avait nui à la cause.